Au Togo, si la question des litiges fonciers constituent les ¾ des dossiers connus par la justice togolaise, le village de Gbamakopé, canton de Djagblé situé dans la commune de Zio1, à une trentaine de kilomètres au sud-nord-Est de la capitale Lomé, ne fait pas exception. Emprunt à un litige foncier avec la collectivité Kpassra depuis un bon moment, les représentants des populations du village, sont allés jeudi 22 avril 2021, solliciter l’intervention et l’implication du préfet de Zio et du maire de Zio 1 en vue d’une solution apaisée au litige pour éviter un bain de sang.
En effet, engagées dans une démarche d’apaisement pour une solution apaisée et définitive au litige foncier qui les opposent à la collectivité Kpassra, les populations du village de Gbamakopé à travers leurs représentants, ont entrepris parallèlement à la procédure judiciaire en cours, une démarche visant à trouver une solution apaisée en vue d’éviter des affrontements sur le terrain entre les populations et la collectivité Kpassra.
Ainsi, une délégation de la population de Gbamakopé, s’est rendue tour à tour chez le maire de Zio 1, commune à laquelle appartient le village et chez le préfet de Zio.
L’objectif de cette démarche est de solliciter l’intervention de ces deux autorités afin de trouver une solution apaisée et définitive au problème de litige foncier qui oppose tout le village à la collectivité Kpassra.
À l’occasion de cette visite, un courrier officiel a été déposé aussi bien au Maire qu’au préfet. Selon le porte-parole des populations de Gbamakopé, M. Gbama Kpéssou Kodjo, « depuis trois semaines, le village de Gbamakopé est envahit par environ 600 agents des forces de l’ordre et de sécurité. Ils cassent les maisons, défoncent les portails et écrivent sur les maisons, l’inscription suivante: »Propriété Kpassra », voir Maître Missité, Dzoka… », une situation que la population de Gbamakopé ne comprend pas et qui risque d’entrainer des affrontements, car Gbamakopé qui fait une superficie de 366 hectares, est un vieux village qui existe depuis 1720 et que leurs ancêtres leur ont légué.
« Pour ces 366 hectares que nos parents ont occupé, ils ont un certificat administratif. Lors de la campagne pour l’élection municipale, le maire était venu et nous lui avons informé de ce litige. Il a pris ça à bras le corps. Donc quand le problème a recommencé, nous sommes allés l’informer et il a demandé de lui fournir des documents que nous lui avons fourni malheureusement, la situation s’aggrave. C’est pourquoi nous sommes allés ce matin, le voir pour solliciter ses conseils et demander son intervention pour une solution adéquate, car cette situation n’honore pas la politique du chef de l’État », a renchéri le porte-parole.
Si du côté de la préfecture, ils n’ont pas eu la chance de rencontrer le Préfet, du côté de la Mairie, ils ont eu une oreille plus qu’attentive à leur sollicitation. Car, ce sujet était comme pur hasard, inscrit à l’ordre du jour de la session communale du jour. Ainsi, pour mieux comprendre la situation, le maire de Zio 1, a demandé à tous les conseillers de se joindre à lui pour se rendre sur le terrain du litige afin de mieux apprécier et évaluer la situation. Ce qui fut fait.
Sur le terrain, le maire et sa suite, conduit par les représentants des populations de Gbamakopé, ont parcouru la majeure partie du village pour constater l’ampleur de la situation. Un appel au calme et la sérénité a été lancé. Le maire a surtout invité la population à se référer à la justice en vue d’une décision. Après le constat de la situation sur le terrain, le maire et sa suite ont promis qu’ils vont se plancher sur le problème en vue du règlement apaisé du litige. Car pour eux, il est important d’éviter que le sang coule sur le territoire de la commune.
Le porte-parole de la population de Gbamakopé, Gbama Kpessou Kodjo, a eu à saluer la diligence que le maire a fait en se déplaçant sur le terrain avec ses conseillers avant de réitérer le souhait de la population de voir le maire et le préfet, s’impliquer sérieusement dans la recherche d’une solution apaisée au litige.
« Nous avons un grave problème foncier qui nous a obliger ce matin à se déplacer chez maire pour qu’il nous sauve. Le maire nous a reçu et après nous avoir entendu, bien qu’il était en conseil avec ses membres, il s’est rendu sur les lieux. Ils nous a écouté et nous a demandé de se patienter et attendre leur solution « , s’est félicité, le porte-parole des populations de Gbamakopé, Gbama Kodjo Kpessou.
Il convient de préciser que la population de Gbamakopé, quoique ne reconnaissant pas la famille Kpassra comme propriétaire des terres du village, reconnait avec une décision de justice à l’appui, que la collectivité Kpassra, dispose de 5 hectares à Gbamakopé.
Les 5 hectares, ayant été donnés à la famille Awuya dont une fille a eu liaison avec un fils de la famille Kpassra, c’est ainsi que la collectivité Kpassra finie par arriver dans le village de Gbamakopé pour exploiter les cinq hectares donnés à la famille Awuya par nos ancêtres, indique le chef du village de Gbamakopé, Afandziga Emmanuel Gbama 6
Pour ce qui est donc de ces 5 hectares, la population reconnait le droit de propriété à la collectivité Kpassra.
La rédaction
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