Au Tchad, la police a laissé ses traces lors de son passage pour disperser les manifestants le 27 avril 2021. Et pour cause. Danzabé Zoua, marié et père de 2 enfants, titulaire d’une licence en comptabilité et finance, d’une licence en physique chimie, respectivement obtenues en 2011 et 2016. Le trentenaire suit des cours de master en audit et contrôle de gestion à l’université virtuelle du Tchad est désormais borgne après reçu une grenade lacrymogène lors des manifestations du 27 avril 2021. Pourtant, il ne fait pas partie des manifestants
Le 27 avril 2021, alors que les manifestations sont partout au Tchad, Danzabé Zoua lui était resté à son domicile devant son portail. Soudain, il reçoit en plein visage, une grenade lacrymogène.
« L’évènement était arrivé le 27 avril pendant que j’étais devant chez moi. On suivait la radio. Les policiers étaient entrés dans le quartier, quand je m’étais levé pour aller à l’intérieur, j’ai croisé une colonne de 4 véhicules du GMIP (Groupement mobile d’intervention de la police, ndlr). Le véhicule qui était devant a fait sur moi pour m’écraser. J’ai évité et j’ai viré. Il y avait un autre véhicule qui venait par derrière et ils m’ont tiré à l’œil directement avec un’ grenade lacrymogène », témoigne le rescapé.
Admis à l’hôpital ce jour-là dès 7h, Zoua sera orienté vers un ophtalmologue. Le diagnostic est sans appel. On lui fait savoir qu’il est désormais borgne.
Malgré son diplôme, Zoua n’a pas un emploi à la hauteur de sa qualification, il s’est reconverti moto-taximan pour subvenir aux besoins de sa famille. Danzabé paye les frais de ses soins avec le peu d’argent qu’il a pu épargner. Tout comme lui, lors de ces manifestations, des domiciles ont été violées et des personnes parfois innocentes, violentées par les forces de l’ordre.
TGT avec Tchadinfos
Togotimes, L’information en temps réel