La loi votée par les députés togolais vise à encadrer la surutilisation, la surexploitation du littoral, à éviter sa mutilation par une érosion côtière de plus en plus violente à mesure qu’augmente le réchauffement climatique qui est source d’une montée des eaux. Elle permet au Togo de réaliser son plein potentiel en matière d’activité industrialo-portière, de pêche, de tourisme balnéaire
La 9e séance ordinaire de l’année à l’hémicycle togolais a connu une ambiance particulière. Présents au parlement des commissaires du gouvernement, Christian Trimua, ministre des droits de l’homme, en charge des relations avec les institutions de la République, de Kokou Edem Tengué, ministre de l’Économie maritime, de la pêche et de la protection côtière et Stanislas Baba, ministre-conseiller pour la mer. Les travaux étaient présidés par Yawa Djigbodi TSEGAN.
Yawa Djidgbodi TSEGAN, pdte de l’assemblée nationale togolaise
La présence des émissaires du gouvernement est due au projet de loi relatif à l’aménagement, à la protection et à la mise en valeur du littoral déposé sur la table de l’assemblée nationale pour vote.
Le projet de loi faut-il le préciser comporte 61 articles regroupés en sept (7) chapitres. Il vient compléter la loi cadre du 4 janvier 2016 portant sur l’aménagement du territoire qui ne fait pas référence à un schéma relatif à l’aménagement du littoral. D’où la nécessité d’une loi spéciale sur l’aménagement et la mise en valeur du littoral en raison des spécialités du littoral.
Autour du projet de loi lors de la 9e séance ordinaire, le débat était riche de contenu. Occasion pour le ministre Kokou Edem Tengué d’exprimer sa satisfaction au terme du vote.
« Ma joie est grande car aujourd’hui votre auguste assemblée permet au gouvernement de protéger cette richesse qui est le littoral de l’aménager et surtout de la mettre en valeur« , a déclaré M Kokou Edem Tengué.
Selon le ministre Tengué, « (…) le littoral est un territoire à la fois riche écologiquement mais aussi très convoité. « Le littoral du Togo, à l’instar de tous les territoires littoraux se caractérise essentiellement par une urbanisation rapide, le développement des grandes infrastructures et des installations industrielles ainsi que le développement de l’agriculture et du tourisme« , a dit le ministre de l’Économie maritime, de la pêche et de la protection côtière
Les écosystèmes côtiers, les ressources et les services fournis dans cette zone particulière sont les principaux moteurs de la croissance économique et 56% du PIB des États côtiers de l’Afrique de l’Ouest est généré dans les zones côtières. Toutefois, a fait savoir M Tengué, « cet espace est confronté à la fois aux fléaux naturels, changements climatiques, érosion côtière, élévation du niveau de la mer ainsi qu’à une occupation anarchique, illégale et à une intensification des activités humaines de toutes sortes sur la côte ».
« Il faut donc agir afin de limiter l’action de l’homme sur cet espace. La présente loi dont le processus d’adoption a été particulière vient donner les moyens au gouvernement pour agir », a précisé le ministre.
Pour Mme TSEGAN, le projet de loi constitue en réalité un corpus juridique exigeant et novateur en un triple point de vue. Elle est adoptée à un moment charnière de la relance du processus de décentralisation, en tenant compte des nouvelles responsabilités et compétences des collectivités territoriales, notamment en matière d’urbanisation
Pour la présidente de l’Assemblée nationale, le présent texte constitue la concrétisation et l’aboutissement d’une vision du président de la République, exposée depuis quelques années et ancrée dans la conciliation des impératifs tout à la fois de préservation et du développement du littoral. Cette vision est aussi fondée sur le constat de la dégradation de la côte togolaise sous l’effet d’une pression urbaine, des phénomènes d’érosion ou de submersion marine.
« Le diagnostic sur le littoral est aujourd’hui largement partagé, car ayant une importance multi-facette sur les activités économiques et de plaisance. Face à ces enjeux en forte évolution et en pleine mutation, le positionnement de cet espace, à l’interface entre la terre et la mer, est constamment interrogé. Par ailleurs, les écosystèmes du littoral ont également été affectés par des phénomènes globaux comme les pollutions chroniques, techniques ou maritimes d’origines diverses, la raréfaction de certaines ressources naturelles et les effets du changement climatique. Or, les législations sur la domanialité publique, l’aménagement du territoire ou la marine marchande n’ont pas permis de répondre de manière cohérente et adaptée aux défis posés à cet espace. Les différents usages du littoral, doivent donc être en cohérence, non seulement entre eux, mais surtout avec l’objectif de protection du patrimoine naturel du littoral. Pour que le littoral conserve sa productivité et ses fonctions naturelles, il a donc fallu améliorer la planification et la gestion de son développement à travers une loi spécifique », a expliqué Mme TSEGAN
Avant d’appeler les députés du groupe parlementaire Unir à voter le projet de loi, Atcholi Aklesso n’a pas caché sa satisfaction sa fierté sur le projet de loi qu’il qualifie de pertinent. « C’est avec fierté que je mesure le travail accompli sur notre littoral en matière de protection, de conservation et de sécurité par le gouvernement sous le leadership du Président de la République, Son excellence Monsieur Faure Essozimna Gnassingbé, et tout ceci dans le but de soulager nos populations côtières dans leur peine quotidienne », a confié M Atcholi
Tout comme les députés du groupe parlementaire Unir, ceux du groupe parlementaire Union des forces de Changement (UFC) et du NET-PDP ont aussi appelés à voter le projet de loi.
TGT
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