La résolution de la crise malienne après la démission du président de la transition et du premier ministre à Accra par la CEDEAO redonne un peu d’éclat à l’institution sous-régionale, très critiquée ces derniers temps par les populations de l’espace. Assimi Goïta et ses frères d’armes ont eu finalement gain de cause.
En écartant de ses sanctions, l’asphyxie économique au Mali, les dirigeants de la Communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont pris de la hauteur cette fois-ci. L’institution sous-régionale a grandi aux yeux de l’opinion. Mais à côté, c’est un échec pour bon nombre de personnalités qui condamnent avec leur dernière énergie
Ce sommet d’Accra convoqué par Nana Akufo-Addo va rester dans les annales de l’histoire en Afrique. Ce qui prouve à suffisance que, les dirigeants ont pu tirer les leçons de leur précipitation dans la résolution du premier coup d’état qui a évincé du pouvoir, IBK.
Ce que vit aujourd’hui le Mali avec le nouveau revirement de situation, n’est que le germe de la position de la CEDEAO qui s’était trop précipitée dans la gestion du coup d’état.
Aujourd’hui, en préférant l’option diplomatique dans ses sanctions, ce qui démontre que, le pouvoir d’Assimi Goïta est officiellement reconnu par la CEDEAO, il est désormais clair que, les exigences posées à Accra vont guider les actions de Goïta pour une sortie honrable. Là, le pas géant des dirigeants de la CEDEAO sonne comme une fessée administrée à de nombreuses dirigeants africains et européens qui se sont précipités pour condamner l’acte de la junte suite à l’arrestation de Bah N’daw et de Moctar Ouane.
« Déjà à ce niveau, il y a lieu de se féliciter d’une chose, la CEDEAO n’a pas suivi aveuglément les injonctions d’Emmanuel Macron qui, déjà en matinée, avait beaucoup parlé dans le Journal de Dimanche, menaçant par ailleurs de retirer ses troupes du Mali. Et il dit, en plus d’avoir brandi le couperet des sanctions ciblées contre les protagonistes, avoir passé ce message au chefs d’État de la CEDEAO. Mon Dieu! », analyse l’ancien directeur de la Chaîne du Futur « LCF », Luc Abaki.
Selon M Abaki, « (…), le Président français aurait tout donné pour avoir la tête de Assimi Goïta et des siens, mais hélas pour lui. Ne serait-ce que sur ce point précis, il y’a lieu de saluer la lucidité des Chefs d’État de la Communauté Ouest-africaine qui ont compris qu’il fallait gérer cette crise malienne avec plus de tact et de sagesse ». Et de préciser « C’est peut-être un début pour ces chefs d’État de se rattraper d’une manière ou d’une autre. Car il faut à juste titre le rappeler, la CEDEAO a pour mission essentielle de prévenir les crises politiques et économiques au sein de son espace en dehors de celle qui est d’œuvrer pour son évolution économique et l’épanouissement effectif de son peuple ».
L’analyse de M Abaki va plus loin. Il considère que, la position finale de la CEDEAO se veut « un vrai revers politique et diplomatique pour la France dont le Président n’arrête pas de bavarder et de menacer tout seul »
Les sanstions que brandissent la CEDEAO à Accra contre le nouveau pouvoir dans les mains de Goïta ne sont pas des faits nouveaux. Lesdites sanctions ne sont venues renforcer la position de la junte qui avait déjà promis d’organiser les élections dans le délai prévu.
C’est pourquoi, la date du 27 février 2022 déjà annoncée pour l’élection présidentielle doit être absolument maintenue. Ce qui est encore bon, les dirigeants ont pris leur courage à deux mains en réaffirmant leur soutien de la CEDEAO pour accompagner le processus de transition au Mali; exhortent tous les partenaires internationaux (l’Union africaine, les Nations Unies et l’Union européenne) à continuer à soutenir le Mali dans la mise en œuvre réussie de la transition; félicite et encouragez le Médiateur à persévérer dans ses efforts de médiation et à rester saisi de la situation au Mali à travers le Comité Local de Suivi.
Goïta doublement légitimé
Après la cour constitutionnelle du Mali qui a déclaré vendredi le colonel Assimi Goïta chef de l’État et président de la transition censée ramener les civils au pouvoir, c’est autour de la CEDEAO, instance sous -régionale qui donne un fu vert à Assimi Goïta d’agir comme président de la transition. Une double onction qui accompagne désormais l’homme fort du Mali.
Dans son arrêt, il est stipulé que le vice-président de la transition, le colonel Goïta, «exerce les fonctions, attributs et prérogatives de président de la transition pour conduire le processus de transition à son terme», et qu’il portera «le titre de président de la transition, chef de l’État ». Et les membres de la cour constitutionnelle de constater la « vacance de la présidence » consécutive à la démission de celui qui était jusqu’alors le président de la transition, Bah N’Daw.
Les futurs élections
Le 27 février 2022, les maliens iront aux urnes pour élire un président à la tête de leur pays. Le futur président qui sera issu des urnes, viendra remplacer Assimi Goïta qui retournera dans les casernes. Mais, comment faire pour que, dans un pays plongé dans une crise politique mêlée de la poussée djihadiste pour que, le souhait de voir la démocratie s’installer une fois de bon? A cette interrogation, les dirigeants de la CEDEAO sont conscients. Pour une bonne marche de la mise en oeuvre des décisions issues du sommet extraordinaire d’Accra le 30 mai 2021, Goodluck Jonathan, ex-président du Nigéria est exhorté par ses pairs « à retourner au Mali dans un délai d’une semaine pour impliquer les parties prenantes sur ces décisions ».
En tout cas, pour une première fois, les africains peuvent pousser un Ouf de soupir. Bravo à la CEDEAO
TGT
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