La commande des produits pétroliers au Togo continue de faire l’objet de plusieurs polémiques. Les démarches engagées par le ministère du commerce tentent progressivement de restructurer le secteur dans la transparence et pour l’intérêt général. Une situation qui semble déranger les Adjakly, au centre de la commande des produits pétroliers au Togo depuis des décennies. Activistes, avocats et journalistes mercenaires sont mis à contribution pour jouer l’offensive. Ils débattent, écrivent et s’organisent pour un tapage médiatique devant remettre en cause les réformes en cours dans la commande des produits pétroliers au Togo. Mais quelle pourrait être l’implication de Vitol, le Génevois, principal fournisseur du pétrole au Togo dans cette affaire ? À qui profite le statu quo du système actuel dans la commande des produits pétroliers au Togo? La réflexion !
Courrier et appels téléphoniques exposés au public, notre lecture
Il y a quelques jours, Xana Hetsu-Sadjo, l’un des activistes, à qui les internautes traitent d’être à la solde des Adjakly dans cette affaire, publiait sur une plateforme ce qui suit : « Les gens devraient avoir honte, vous envoyez une lettre à VITOL, VITOL ne vous répond pas, et la lettre se retrouve dans la presse togolaise. Vous pensez influencer VITOL par votre titre vous appelez 7 fois VITOL qui ne daigne pas décrocher et cela revient ici au Togo. Si les gens réfléchissaient par plusieurs fois, ils auraient procédé autrement. »
Le même activiste avoue: « (…) Au nom de quoi et sous quel prétexte un ministre peut il oser appeler ECOBANK pour avoir des renseignements sur le compte bancaire d’un trader…Et ECOBANK refuse et en informe le trader… ».
Tout ceci cacherait quelque chose. Au cas contraire pourquoi ECOBANK s’oppose-t-elle à un acte de transparence?
À l’analyse, on comprend que Vitol et les Adjakly s’échangent suffisamment sur cette affaire, et surtout sur les approches actuelles liées aux réformes dans le secteur pétrolier au Togo. C’est bien normal. Les Adjakly jouent un rôle de courtier entre Vitol et les marketers. Ce lien est une évidence. Mais plus intelligemment, il serait souhaitable de se poser la question de savoir en quoi des réformes qui pourraient éjecter les Adjakly de la commande des produits pétroliers au Togo, inquieteraient-elles Vitol au point de refuser de décrocher les appels du ministre en charge du secteur, et d’en informer les Adjakly, tout fièrement?
La logique voudrait que les Adjakly soit l’intermédiaire entre tout trader qui gagnerait l’appel d’offre de la commande des produits pétroliers, et les marketers. Qu’est-ce-qui explique cette intimité entre Vitol et les Adjakly au point de se mettre ensemble pour s’opposer à des réformes initiées par le patron du ministère de tutelle ?
Des appels d’offres conclus d’avance?
L’une des réformes sur laquelle insiste essentiellement le ministère du commerce, est celle de la transparence totale dans les appels d’offre. Il s’agit d’après nos informations dans le cadre de ces réformes de « piloter le processus d’appels d’offres afin de créer plus de compétition et diversification entre les fournisseurs existants. »
Une réforme qui sans doute pourrait faire entrer dans l’arène, des traders concurrents de niveau international et aux coûts préférentiels.
Depuis plusieurs années, Vitol reste le principal fournisseur du pétrole au Togo. La société genevoise ravit toujours les appels d’offres. Tout récemment, au cours d’une rencontre avec la presse, Me. Éric Sossa, l’avocat des Adjakly, s’exclamait en ces termes : » Malgré tout ce qui se dit contre mes clients (les Adjakly), c’est toujours Vitol qui a encore gagné tout dernièrement l’appel d’offre de la commande des produits pétroliers au Togo. »
Me. Sossa est -il l’avocat des Adjakly ou un actionnaire du groupe Vitol ?
En tout cas, il déploie tout un arsenal juridique et mobilise des journaux bien rémunérés pour des tapages médiatiques en vue de discréditer les réformes en cours.
C’est pourquoi de nombreuses interrogations méritent d’être posées. Vitol gagne-t-il ces appels d’offres dans les conditions requises d’attribution ? Y aurait-il un favoritisme voilé téléguidé par les Adjakly?
De pertinentes interrogations qui ont la valeur suffisante de comprendre la guerre de tranchées que pilotent les Adjakly.
Qui sont les autres concurrents qui participent à ces appels d’offres? Leurs capacités d’approvisionnement seraient-elles aussi insignifiantes?
Une bonne loupe pour mieux voir dans ces dossiers…
Vitol et des antécédents qui font planer des doutes…
C’est Richard Étienne du site d’informations, Le Temps, qui a dans un article publié le 31 janvier 2021, révélé un certain nombre de faits qui accablent Vitol de corruption.
D’après le site, l’entreprise a payé ces quinze dernières années, et jusqu’en juillet 2020, des millions de dollars de pots-de-vin, au Brésil, en Equateur et au Mexique, pour obtenir des contrats ou des informations.
Il fait savoir qu’un éventail de sociétés écrans, d’intermédiaires, de comptes offshore et de noms de code, des intermédiaires se faisaient appeler «Phil Collins» et «Batman» a été constitué pour cacher ces opérations.
« En octobre 2020, un rapport de l’ONG néerlandaise Somo critique son modus operandi au Nigeria, où il collabore avec des partenaires controversés. En mai de la même année, il est accusé de s’être entendu avec un concurrent pour gonfler les tarifs des carburants en Californie. En janvier dernier, il est pointé pour avoir livré du fuel pourri à un navire », affirme Le Temps.
C’est bien des informations qui doivent amener l’opinion à se poser plusieurs questions sur la nature réelle des relations entre les Adjakly et Vitol, dans la commande des produits pétroliers au Togo.
Nous reviendrons sur cette affaire, avec d’autres informations sur ce réseau Adjakly et Vitol.
Opinion de Christ Emmanuel DOUMEVI
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