L’homme qui a giflé le président Emmanuel Macron lors d’un déplacement à Tain comparaît en ce moment. Sa comparution est en cours
L’auteur présumé de la gifle infligée au chef de l’Etat, mardi dernier, dans la Drôme, est jugé en comparution immédiate ce jeudi à Valence. Il encourt jusqu’à trois ans de prison et 45 000 euros d’amende.
Il a un gros faible pour «l’histoire médiévale, les arts martiaux et les jeux vidéo», et a même fondé deux associations pour assouvir ses passions. Sa biographie aurait pu s’arrêter là. Un garçon sans histoire, inconnu des services de police, «proche de la mouvance des gilets jaunes» et des idées «de droite, et d’ultradroite», sans être pour autant un militant. Depuis mardi, il est aussi l’auteur présumé de la gifle infligée à Emmanuel Macron, lors d’un déplacement à Tain-l’Hermitage (Drôme), un village de la région. Il a ensuite crié un slogan de guerre royaliste, réactualisé au goût du jour : «Montjoie Saint Denis ! A bas la macronie».
Pour ces faits, Damien T. comparaît ce jeudi en début d’après-midi au tribunal Judiciaire de Valence en comparution immédiate pour «violences sans incapacité sur personne dépositaire de l’autorité publique», a indiqué mercredi soir le procureur de la République Alex Perrin, dans un communiqué.
Lors de sa garde à vue, Damien T. a reconnu son geste et admet avoir «prononcé des paroles dénonçant la politique». Pour autant, il a assuré avoir «agi d’instinct» et «sans réfléchir», une manière peu courtoise et très médiatique «d’exprimer son mécontentement», a précisé Alex Perrin. Damien T., «en couple, sans enfant, sans profession», risque jusqu’à trois ans de prison et 45 000 euros d’amende.
Que risque-t-on à gifler un président ?
Le deuxième homme interpellé, Arthur C., «a pu expliquer sa présence sur les lieux sans pour autant participer à l’agression», a précisé le procureur. Âgé de 28 ans, ami de Damien, «célibataire, sans enfant, intérimaire», il est lui aussi «inconnu des services de police» et a simplement filmé la scène. A son domicile, les enquêteurs ont retrouvé des armes et «livres anciens sur l’art de la guerre et Mein Kampf ainsi qu’un drapeau à fond rouge avec faucille et marteau jaune et un drapeau de la révolution russe». Il sera simplement convoqué «à la fin du deuxième semestre 2022 pour répondre des infractions en lien avec les armes détenues illégalement».
En attendant, l’affaire donne du grain à moudre à l’ensemble de la classe politique, indignée par la portée symbolique de ce geste commis à l’encontre «d’une figure d’autorité» et par le climat de «radicalité» et de «violence». «Cette fois-ci vous commencez à comprendre que les violents passent à l’acte ?
Je suis solidaire du Président», a immédiatement réagi le leader de La France insoumise et candidat à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon. Interrogée ce jeudi matin sur France Inter, la présidente de la région Ile-de-France et candidate à sa propre réélection Valérie Pécresse a demandé «une sanction exemplaire pour celui qui a agressé le Président, mais aussi pour tous ceux qui au quotidien agressent nos figures d’autorité». Emmanuel Macron, lui, a relativisé le geste, évoquant «des faits isolés» : «C’est de la bêtise. Et quand la bêtise s’allie à la violence, c’est inacceptable», a-t-il ajouté.
A deux heures du début de l’audience, plusieurs dizaines de journalistes attendaient aux abords du tribunal judiciaire de Valence. L’accès au bâtiment ne leur sera pas autorisé avant 13 h 15.