La comparution immédiate tenue ce jeudi a livré son verdict. Le gifleur du président Emmanuel Macron a écopé dix-huit mois de prison, dont quatre ferme, avec une probation de deux ans et mandat de dépôt : il a été incarcéré dès sa sortie du tribunal. Sa peine comprend également l’obligation de recevoir des soins psychologiques et l’interdiction de détenir des armes pendant cinq ans. Ce n’est pas fini. Il est privé pendant 3 ans de ses droits familiaux, civils et civiques, et de manière définitive de la possibilité d’exercer des fonctions publiques. A l’annonce du verdict, sévère, sa compagne, présente au premier rang entourée d’amis, a éclaté en sanglots. Les proches de Damien T. n’ont pas souhaité s’exprimer.
Damien T. parle d’une voix très posée, prend le temps de peser méticuleusement ses mots. Avec beaucoup de calme, il détaille les motivations de son geste à l’égard du président de la République: «Je ne l’apprécie pas. Quand j’ai vu son regard tout à fait sympathique et menteur, qui voulait faire de moi un de ses électeurs, j’ai été empli de dégoût.» Il ajoute qu’il aurait «eu du mal à rentrer» chez lui la «tête haute» en se disant «j’ai juste serré la main d’Emmanuel Macron». Il reconnaît une réaction «impulsive» et «violente», tout en affirmant : «Je pense que mes paroles auraient eu moins d’impact à la fois sur Emmanuel Macron, et sur les gilets jaunes et les patriotes.»
C’est menotté que Damien T. a quitté la salle d’audience du tribunal judiciaire de Valence (Drôme).
Placé en garde à vue après avoir giflé Emmanuel Macron lors d’un déplacement mardi à Tain-l’Hermitage, l’homme de 28 ans a été jugé ce jeudi en comparution immédiate pour «violences sans incapacité sur personne dépositaire de l’autorité publique».
La défense réfute la préméditation et rappelle qu’il s’agit d’un «jeune homme totalement inconnu de la justice, un militant actif pourtant, mais un militant dans le respect». «Il a pris conscience de la gravité des faits, de l’impact qu’ils ont pu avoir, on peut être sûrs qu’il ne les reproduira pas», déclare Me Elodie Guellier, avant de conclure : «Je vous demande de le sanctionner mais de ne pas l’incarcérer.»
Et le procureur d’enfoncer le clou. Au-delà de la gifle, c’est le coup symbolique porté à la République qu’il dénonce : «Il n’y a pas d’ITT mais c’est un acte violent, parfaitement inadmissible par rapport à l’institution qu’est la présidence de la République, il y a clairement la volonté de l’humilier, de la rabaisser.» Il requiert dix-huit mois de prison ferme, l’interdiction définitive d’exercer des fonctions publiques, cinq ans de privation d’exercice des droits civils et civiques, mais aussi d’interdiction de détenir des armes. «Il faut une peine forte, significative et qui protège les institutions», affirme-t-il.
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