Iván Duque, le président colombien déclare que certains des suspects colombiens dans l’assassinat du président haïtien Jovenel Moïse avaient une « connaissance détaillée » du plan d’assassinat du dirigeant. La police a présenté les personnes arrêtées à la presse (voir photo)
Sur les antennes de la radio FM de Colombie. M. Duque a laissé entendre que la plupart des Colombiens avaient été dupés lorsqu’on leur a dit qu’ils travailleraient comme gardes du corps en Haïti. Mais il y avait un petit groupe parmi eux qui avait une connaissance détaillée de l’opération, a-t-il déclaré à la radio FM de Colombie.
M. Moïse a été abattu la semaine dernière à son domicile et sa femme a été blessée. La police haïtienne affirme qu’un groupe de mercenaires composé principalement d’anciens soldats colombiens a tué M. Moïse.
Sur les 28 hommes qui auraient fait partie du commando qui a tué M. Moïse, tous sauf deux étaient colombiens, les deux autres étant des citoyens américains d’origine haïtienne.,
La police a présenté les suspects devant les médias avec des armes, des munitions et des passeports. Le ministère américain de la défense a depuis révélé que certains des Colombiens avaient reçu une formation militaire aux États-Unis alors qu’ils étaient dans l’armée colombienne.
Une source de la Drug Enforcement Administration (DEA) a également déclaré à l’agence de presse Reuters que l’un des suspects haïtiano-américains était une « source confidentielle » pour la DEA.
Des responsables haïtiens ont signalé que les assaillants s’étaient déguisés en agents de la DEA. Dans une vidéo prétendument tournée peu avant l’attaque devant la résidence du président, on peut entendre un homme crier en anglais : « opération DEA, tout le monde reste à terre ! »
La police haïtienne a également arrêté un médecin haïtien, Christian Emmanuel Sanon, qu’elle a décrit comme un « suspect clé » dans l’assassinat. Ce résident de Floride âgé de 63 ans est arrivé en Haïti à bord d’un jet privé en juin et la police dit avoir trouvé en sa possession une casquette de la DEA ainsi que des armes et des munitions.
Une enquête du New York Times (NYT) suggère que M. Sanon et un certain nombre d’autres suspects se sont rencontrés pour discuter de ce qui allait arriver à Haïti une fois que M. Moïse ne serait plus au pouvoir. Mais un homme présent à certaines de ces réunions confie au NYT que l’assassinat de M. Moïse n’avait pas été évoqué.
La police est toujours à la recherche de celui qu’elle appelle le « cerveau » du complot.