La journée commençait sous un ciel ensoleillé presque sans nuages dans l’est de l’Amérique du Nord. Des millions de femmes et d’hommes se rendaient au travail au centre-ville de New York, à Washington ou ailleurs. Certains prenaient la voie des airs pour se déplacer. Ils étaient loin de se douter qu’une tragédie d’une ampleur inouïe allait se dérouler ce matin-là et chambouler leur vie.
Une vingtaine de terroristes d’Al-Qaïda, qui s’étaient préparés pendant des mois en sol américain et suivaient un plan méthodique, embarquaient dans quatre appareils Boeing 757 et 767, après avoir déjoué les contrôles de sécurité aux aéroports de Boston, Newark et Washington. Leur objectif : semer la terreur en abattant des symboles de la finance, de la défense et du gouvernement. Voici le fil des événements de ce tragique 11 Septembre, qui a laissé ses marques.
Les attaques
8 h 46 Le vol 11 percute à près de 800 km/h la façade nord de la tour Nord du World Trade Center, à New York, entre le 93e et le 99e étage.
Quelque 15 000 personnes se trouvent dans les tours jumelles à ce moment-là.
Les réseaux américains diffusent les premières images de la fumée s’échappant du premier gratte-ciel. Les chaînes canadiennes emboîtent le pas rapidement. Des millions de téléspectateurs assistent en direct au drame qui est en train de se dérouler. RDI entre en ondes à ce sujet à 8 h 52.
Michel Viens rend compte des événements
9 h 03 Le vol 175 percute la façade sud de la tour Sud du World Trade Center à 950 km/h, entre le 77e et le 85e étage.
En visite à Manhattan pour l’événement « Québec – New York 2001 », le Québécois Luc Courchesne entend l’explosion du premier avion. Il sort dans la rue, muni de sa caméra, et capte les événements à quelques centaines de mètres des tours jumelles. Ses images feront le tour du monde.
Un témoin privilégié du 11 septembre 2001.
Les gens commencent à fuir le Lower Manhattan. Des milliers de travailleurs des tours du World Trade Center descendent et sortent dans la rue. D’autres sont incapables de faire de même, coincés par les flammes, la fumée et les débris.
9 h 05 Le président George W. Bush est informé des attentats du World Trade Center pendant qu’il assiste à un événement en Floride.
À peu près au même moment, le ministre canadien des Transports, David Collenette, est informé de la situation alors qu’il prenait la parole au Palais des congrès de Montréal devant des dirigeants du secteur aérien. Il retourne prestement à Ottawa et décide au téléphone des premières mesures qui s’imposent pour la sécurité.
Le premier ministre du Canada, Jean Chrétien, est également mis au courant de la tragédie pendant qu’il rencontre le premier ministre de la Saskatchewan au 24 Sussex, à Ottawa.
9 h 30 Le président Bush s’adresse aux médias : « Nous allons traquer et retrouver ceux qui ont commis ces attentats ».
9 h 37 Près de Washington, le vol 77 s’écrase à 850 km/h sur le côté ouest de l’édifice du Pentagone, le siège du département de la Défense. Des centaines de travailleurs se trouvent alors dans le bâtiment.
9 h 45 L’agence fédérale américaine de l’aviation civile (FAA) ordonne à tous les aéronefs civils d’atterrir – environ 4000 appareils – et annule tous les départs des aéroports américains, fermant de facto l’espace aérien du pays, qui sera réservé aux militaires. Les vols internationaux sont interdits d’arrivée.
Quelques instants plus tard, le Canada prend une mesure semblable, en clouant au sol tous les appareils. Les Forces armées canadiennes prennent le contrôle du ciel, instaurant le Plan relatif au contrôle de sécurité d’urgence de la circulation aérienne, utilisé en temps de guerre.
La décision est prise de faire atterrir au Canada (notamment à Gander, Halifax, Saint-Jean et Vancouver) les vols internationaux qui étaient destinés aux États-Unis, une mesure qui concerne des centaines d’avions de partout sur la planète alors en route vers les États-Unis.
Les avions disposant de suffisamment de carburant rebroussent chemin.
Les restes de la tour 1 du World Trade Center.Photo : Getty Images / Doug Kanter
9 h 59 À New York, la tour Sud du World Trade Center s’effondre sur elle-même en une dizaine de secondes, affaiblie par l’impact de l’aéronef et le brasier. Les Canadiens Brian Clark et Ron DiFrancesco sont parmi les toutes dernières personnes à s’échapper vivantes de l’édifice avant sa destruction. Ils sont aussi parmi les quelques personnes qui travaillaient aux étages frappés par l’avion et qui ont survécu.
10 h 03 Le vol 93 s’écrase dans un champ de la Pennsylvanie à 950 km/h, après que des passagers eurent tenté de reprendre de force le contrôle de l’appareil aux mains des pirates de l’air. La cible des terroristes était soit le Capitole ou la Maison-Blanche, à Washington.
Quelques minutes avant, la décision avait été prise d’évacuer le personnel de la Maison-Blanche, dont le vice-président, Dick Cheney, et la conseillère pour la sécurité nationale, Condoleezza Rice, ainsi que les élus du Capitole, pour les amener en lieu sûr.
10 h 28 La tour Nord du World Trade Center s’effondre. La silhouette urbaine caractéristique de la Grosse Pomme est à jamais changée.
Le World Trade Center disparaît du paysage new-yorkais.
10 h 40 Les indices boursiers du monde entier chutent et la plupart des places boursières, dont celle de Toronto, ferment. Certaines ne rouvriront que la semaine suivante.
À l’instar des États-Unis, la sécurité est renforcée autour des infrastructures stratégiques partout au Canada : aéroports, terminaux de transports, bases militaires, centrales nucléaires et installations électriques, parlements, places financières. Les avions de chasse se tiennent prêts à intervenir au besoin.