La Cédeao est pressée de voir le Mali organisé dans le délai prévu, c’est à dire le 22 février 222, les élections législatives et présidentielles. Mais, plus le temps passe, plus la hantise d’aller vite aux élections s’estompe. Et pour cause. Les nouvelles autorités de la transition déclinent leur priorités ainsi que leur position sur la question: les élections ne sont pas la priorité, avertit le Premier ministre de transition Choguel Maïga
Cette sortie du premier ministre fait suite à sa rencontre avec les diplomates accrédités à Bamako le 09 septembre dernier. A la rencontre, le premier ministre a été clair avec les diplomates. Il est quasiment impossible de respecter le deadline fixé pour les élections législatives et présidentielles devant mettre fin à la période de transition. Et la dernière mission de la Cédeao dans ce pays il y a quelques jours pour s’enquérir de l’état d’avancement de la transition politique, notamment du respect des délais pour les prochaines élections devant mettre fin au processus de transition politique est repartie aussi avec ce message.
Le premier ministre a été clair avec les diplomates et devant eux, il a mis l’accent sur la nécessité de soutenir le Mali durant cette période difficile de transition démocratique.
« Je sollicite votre accompagnement continu et votre soutien technique, financier et matériel plus franc et plus ample pour assurer les conditions de réussite de la Transition, à côté de l’effort de l’Etat et des acteurs maliens, fait savoir le Premier ministre devant le corps diplomatique.
Revenant sur le processus de transition et les priorités de son gouvernement, le Premier ministre a clairement fait part aux diplomates que la priorité de son gouvernement est d’abord l’organisation des Assises nationales. D’ailleurs, lors de la rencontre avec la délégation de la CEDEAO, le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga a rappelé que les Maliens ont aujourd’hui soif de sécurité, de justice et de réformes.
S’exprimant sur les questions des réformes, le chef du gouvernement de Transition a affirmé qu’«aller aux élections sans aucune réforme, est suicidaire».
« Le Gouvernement du Mali a expliqué à l’Envoyé Spécial et Médiateur de la CEDEAO la nécessité d’organiser, tout d’abord, les Assises Nationales de la Refondation, afin de se mettre d’accord sur un large consensus national, assorti d’un chronogramme précis et détaillé devant conduire aux élections générales dans les plus brefs délais », a expliqué Choguel.
Sachant que ces concertations vont démarrer à la base, cela prendra du temps. Et ce n’est qu’après que les autorités vont réunir toutes les forces vives du pays lors d’une grande réunion à Bamako pour discuter de tous les problèmes du pays.
Et après ces Assises, il y a une série de réformes qui seront menées afin d’asseoir les bases d’une démocratie solide au Mali. Cette décision de passer par les Assises nationales suivies de réformes structurelles s’explique par le fait qu’«il ne veut pas d’une transition bâclée», soulignait Choguel Maïga.
Et c’est une fois que ces étapes seront finalisées qu’il sera question d’élections devant mettre fin à la transition démocratique.
Du coup, on voit mal comment les élections pourront être maintenues à fin février 2022, alors que les processus devant mener aux Assisses et ensuite aux réformes n’ont pas été enclenchés.
Cette situation ne semble pas être du goût de tous les partis politiques maliens. D’ailleurs, certains partis politiques ont tout simplement annoncé qu’ils boycottent les Assises nationales avançant que le rôle fondamental de la transition est d’organiser des élections démocratiques 18 mois après le coup d’état ayant renversé le président Ibrahima Boubacar Keita.
Avec TGT
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