Vendredi 17 septembre, l’éditorial du China Daily est titré: « Washington forme un nouveau gang pour imposer la loi de la rue dans un jeu sans règles ». Il juge que l’administration Biden marche sur les traces de Donald Trump et « se comporte dans la région comme un chef de gang de rue amplifiant les différences et provoquant la confrontation en vue de commencer une guerre de territoire ». Un comportement qui « pose une sérieuse menace à un ordre international basé sur des règles ».
La présence militaire américaine dans la zone indo-pacifique est un élément de déstabilisation selon Pékin.
Pour justifier son renoncement aux sous-marins français et l’acquisition de sous-marins nucléaires dans le cadre d’une alliance avec les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, Scott Morrison, le premier ministre australien, a eu cette formule le 15 septembre : « Ce n’est pas un changement d’avis, c’est un changement de besoin. » Ce qui a changé, c’est la place de la Chine dans la région et son agressivité vis-à-vis de ses voisins. Il y a dix ans, le premier ministre australien s’appelait Kevin Rudd, il était sinologue et son pays se targuait d’être le trait d’union entre la Chine et les démocraties occidentales. Aujourd’hui, la proximité géographique de l’île avec Pékin et l’importance de leurs échanges commerciaux sont vues comme des facteurs de risque par les élites australiennes.
Déjà entachée par divers scandales et trafics d’influence dont Pékin semble être à l’origine, la relation entre les deux pays s’est fortement dégradée depuis que Canberra a réclamé en 2020 une enquête internationale sur l’origine du Covid-19. Outre un boycottage économique, l’Australie fait quasi quotidiennement l’objet de sarcasmes ou de menaces de la part de la Chine.
L’alliance Aukus (Australie, Royaume-Uni, Etats-Unis) est destinée à contrer Pékin, tout comme l’est le Quad, ce regroupement de quatre pays (Etats-Unis, Australie, Inde, Japon) jusqu’ici peu structuré, mais qui monte en puissance, comme le prouve la première rencontre entre les quatre chefs d’Etat et de gouvernement concernés le 24 septembre à la Maison Blanche. Vu de Chine, le rival américain n’est pas une puissance asiatique et sa présence militaire dans la région est un élément de déstabilisation.
Ton martial
Vendredi 17 septembre, l’éditorial du China Daily est titré: « Washington forme un nouveau gang pour imposer la loi de la rue dans un jeu sans règles ». Il juge que l’administration Biden marche sur les traces de Donald Trump et « se comporte dans la région comme un chef de gang de rue amplifiant les différences et provoquant la confrontation en vue de commencer une guerre de territoire ». Un comportement qui « pose une sérieuse menace à un ordre international basé sur des règles ».
C’est ce point qui avait été mis en exergue la veille par Zhao Lijian, porte-parole du ministère des affaires étrangères. Celui-ci avait jugé « totalement irresponsable » cet accord tripartite qui « met sérieusement à mal la paix et la stabilité régionale et intensifie la course aux armements ». Pour lui, cet accord fait douter de « la sincérité de l’Australie de respecter ses engagements de non-prolifération nucléaire ».
Source: Lemonde
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