Le ministre Dodzi Kokoroko se veut rassurant. Calme, serein, il n’a pas mâché les mots sur les plateaux de la télévision nationale. Son intervention fait suite à la grève lancée par la Fédération des syndicats de l’éducation nationale et les sanctions infligées aux directeurs d’établissements recalés au finish dans l’enseignement. Pour Kokoroko, pas de crise dans le secteur de l’éducation en ce moment.
La sérénité qui a régné depuis l’entame de la rentrée scolaire au Togo est-elle toujours au point? A cette question, le Prof Dodzi Kokoroko répondra par l’affirmative. Seulement, si cette même question est posée à certains responsables de syndicats des enseignants du Togo à l’instar de la FESEN, la réponse ne serait pas la même. Ceci, en raison d’un bras de fer qui est né suite à la revendication de payement des primes de gratification que porte la Fédération des syndicats de l’éducation nationale. Cette revendication suivie d’une grève les 3 et 4 novembre dernier a été la goutte d’eau qui a débordé le vase. Les conséquences sont là aujourd’hui. Des directeurs d’établissements, pour n’avoir pas fourni la liste des enseignants grévistes dans leur établissement, sont sanctionnés par un arrêté ministériel. Les concernés sont recalés et vont désormais travailler comme les enseignants. Une sanction que digère mal le syndicat à l’origine de la grève. Sénon HOUNSME parle d’injustice qu’il faut réparer. « Nous nous engagerons pour le rétablissement de la justice sociale« , a signifié le communiqué signé par Sénon Hounsime, tout en soutenant leurs camarades en difficulté.
C’est dans cet atmosphère tendu que, le ministre Dodzi Kokoroko, reçu sur les plateaux de la télévision nationale avait laissé entendre que, « tout va bien ». « Crise et autres, il n’y en a pas. Il n’y a pas un problème aujourd’hui dans le secteur de l’éducation », a laissé entendre le ministre précisant que, l’autorité avait été on ne peut plus clair. (…). Ceux qui ont décidé de passer outre doivent assumer les conséquences qui en résultent », a-t-il précisé
Bien avant, le Prof Kokoroko avait été clair et avait qualifié la grève lancée par la FESEN d’illicite. Cette position, Kokoroko n’est pas le seul à la partager. Son collègue de la fonction publique, Gilbert Bawara avait déjà menacé.
« (…); conformément aux dispositions légales, il est absolument impossible d’avoir une grève légale demain et après demain. En conséquence, poursuit le ministre, je les exhorte à éviter de poser des actes dont tout le monde sait à l’avance. Si il y avait des absences irrégulières dans les établissements d’enseignements, la conséquence, elle pourrait être préjudiciable pour les enseignants concernés« , avertissait le ministre Gilbert Bawara
Alors que la FESEN campe ainsi que les enseignants qui s’inscrivent dans la logique de la grève et les critiques fusent de partout pour fustiger les sorties et les décisions qui tombent, déclassant 1192 directeurs d’établissements préscolaire et primaire publics de leurs fonctions, le Prof Kokoroko fait savoir qu’il applique la règle de droit.
Pour le Prof Kokoroko, « la question éducative est un bien trop précieux pour être laissé aux amateurs et à tous ceux qui se livrent à des conclusions hâtives circonstanciées sur fond d’émotions. Quand on observe une grève illégale, des sanctions sont prévues par les lois », soutient-il
Sur ce qui divise, la gratification, le ministre est clair là-dessus. « Le gouvernement est très attentif à la condition enseignante et vu l’exemplarité des enseignants durant la crise de la Covid-19, a proposé une gratification aux enseignants. La gratification juridiquement, c’est une libéralité de nature bénévole que l’employeur met à la disposition des employés. Sa mise en œuvre et son opposabilité convoquent un certain nombre de conditions, lesquelles ne sont pas encore réunies », clarifie le ministre
Comment les acteurs de l’éducation et les autorités finiront ce ring qui ne dit pas son nom? Trop tôt pour le savoir eu égard au développement en cours et qui suivront quand on sait que, dans les Savanes, une « déclaration du collectif des directeurs du préscolaire et primaire ds IEPP de la Région des Savanes », appelle à la fermeture des écoles dans les Savanes à compter du 8 novembre 2021
TGT
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