Libération d’Alpha Condé, la CEDEAO, le délai de la transition, le Col Doumbouya aborde les sujets dans une interview. Lecture
«Nous ne laisserons passer aucune attitude de nature à perturber cette atmosphère ». A en croire au Colonel Mamadi Doumbouya, « Alpha Condé est dans de bonnes conditions. Nous lui réservons une protection digne. Nous tenons compte de la dignité africaine ».
Depuis le 5 septembre 2021, jour de l’arrestation de l’ancien président, Alpha Condé, la question qui se pose est de savoir quel sort lui sera-t-il réservé ? Le président de la transition a été clair, dans une interview accordée à plusieurs médias locaux.
Dans son premier entretien, le colonel Doumbouya, qui s’est fait investir président de transition, exprime son opposition à la nomination d’un envoyé spécial, ainsi qu’à un délai imparti par la Cédéao. « Je pense qu’on est assez intelligent pour régler nos problèmes ensemble entre nous. Ce n’est pas un pays qui est en crise, c’est un pays qui est en phase de prendre son destin en main (…) S’il y avait une crise ici, on pourrait envoyer un envoyé spécial », a-t-il déclaré. Et de préciser « Nous voulons tout simplement régler nos problèmes (en) interne ».
Depuis le putsch d’août 2020, la Cédéao a aussi sanctionné le Mali puis ses dirigeants. Elle les a poussés à accepter une période de transition limitée à 18 mois avant un retour des civils au pouvoir. Elle a également nommé un médiateur. Mais la junte malienne a signifié dernièrement qu’elle ne respecterait pas l’échéance prévue d’élections en février 2022.
La Cédéao a durci le ton contre la junte malienne lors d’un sommet le 7 novembre dernier. Elle a en revanche noté les avancées observées selon elle en Guinée, comme la formation d’un gouvernement. Le colonel Doumbouya a demandé « d’éviter la comparaison » entre Mali et Guinée: « l n’y a pas de crise en Guinée (…) vouloir toujours donner les mêmes remèdes à deux maladies ou trois maladies différentes, je pense que ce n’est pas adapté ».
Il comprend également les inquiétudes de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Selon lui, la demande de libération de l’ancien président Alpha Condé fait partie des « principes de l’organisation».
A ceux qui s’inquiètent, le président de la transition les rassure : « nous sommes des Guinéens capables de se comprendre et de comprendre l’avenir de ce pays.
S’adressant à ceux qui s’agitent pour saboter la transition, il leur dira : « nous ne laisserons passer aucune attitude de nature à perturber cette atmosphère » de paix qui prévaut actuellement en Guinée. Il faisait allusion à la récente sortie médiatique des dignitaires de l’ancien parti au pouvoir, le RPG ARC EN CIEL.
Si Alpha Condé sera jugé, le colonel Doumbouya expliquera que toute poursuite ou non du président déchu, dépendra de la justice. « En ce qui concerne le jugement d’Alpha Condé, il revient à la justice. Il n’y aura de pouvoir exécutif derrière la justice. Je ne veux pas être la boussole, c’est la justice qui doit être la boussole. Nous avons le devoir de respecter sa dignité, de le traiter dignement, je ne suis pas la justice. Elle doit être indépendante », affirmera-t-il.
En tout cas, le colonel Doumbouya dit « nous lui réservons un traitement digne. Son intégrité physique et morale sont protégées (…) Nous tenons beaucoup à la dignité, la dignité de l’Afrique, à la dignité aussi de nos pères fondateurs ».
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