Seidik ABBA commente pour « IMAGINE DEMAIN » l’attaque terroriste survenue au Togo le 10 novembre dernier et la menace terroriste qui pèse sur le Sahel et les pays du Golfe de Guinée.
Journaliste et écrivain, Seidik ABBA est chroniqueur pour Le Monde Afrique, TV5 Monde et France 24. Auteur en 2019 de deux ouvrages sur Boko Haram, il est également chercheur associé à l’Université de Valenciennes (nord de la France). Il nous donne sa vision de la menace djihadiste sur le Togo et l’Afrique de l’ouest.
Imagine Demain : Au Togo, dans la nuit du 9 au 10 novembre 2021, les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) ont repoussé une attaque djihadiste contre un poste avancé à Sanloadja, dans la préfecture de Kpendjal, au nord du pays dans une zone proche de la frontière avec le Burkina Faso. Cette attaque, une première au Togo, est-elle surprenante ?
Seidik ABBA: Les groupes terroristes du Sahel ont un agenda très précis. Celui de porter le Djihad, leur activité, au-delà du Sahel et de l’amener jusqu’aux pays du Golfe de Guinée. Dans cette stratégie d’élargir le champ d’activité de ces groupes terroristes, il est évident que le Togo, le Ghana, la Côte d’Ivoire et le Bénin sont des cibles privilégiés pour les groupes djihadistes. Il y a eu déjà une opération des groupes djihadistes au Bénin en janvier 2020 où ils ont enlevé des gens au Bénin pour les amener au Burkina Faso. Donc ce n’est pas surprenant que le Togo soit ciblé par ces groupes qui ont un agenda pour l’ensemble du Golfe de Guinée. Pour eux, le Togo représente une cible privilégiée parce que le Togo est frontalier du Burkina Faso. Tout comme le Ghana et la Côte d’Ivoire, les pays du Golfe de Guinée frontaliers du Burkina Faso donnent aux groupes djihadistes la possibilité de se servir du territoire Burkinabè pour porter ces différentes attaques. Les observateurs des activités djihadistes au Sahel, n’ont pas été surpris par cette tentative d’incursion sur le territoire togolais. Maintenant, au-delà de cette incursion, il faut voir si les groupes djihadistes n’ont pas de cellules dormantes, au Togo, parce que leur stratégie est souvent d’avoir des cellules dormantes dans les pays qui leur servent de relais.
L’attaque d’Inata au nord du Burkina Faso, le 14 novembre 2021, soit 4 jours après celle du Togo, a fait 53 morts dont 4 civils. Comment expliquez-vous cette recrudescence d’actes terroristes au Burkina Faso?
Inata qui a été attaqué au Burkina Faso fait partie de la zone des trois frontières, c’est-à-dire la zone qui se situe aux confins du Niger, du Mali et du Burkina Faso. Dans cette partie, les groupes djihadistes sont très actifs. Le groupe le plus actif est « l’Etat islamique au grand Sahara » qui mène des opérations, et qui est capable d’une violence extrême. Ce groupe a revendiqué la tuerie de Solhan, début juin dernier, qui a fait environ 160 morts au Burkina Faso et ce même groupe a revendiqué il y a quelques jours, une attaque à Banibangou au Niger qui a fait entre 70 et 80 morts dont près d’une soixantaine de civils. Donc la recrudescence de cette activité s’explique par la persistance de ce groupe armé dans la zone des trois frontières.
Vous vous en souvenez, lorsqu’il y a eu le sommet de Pau vers le sud de la France entre le Président Macron et les Présidents du G5 Sahel, il avait été décidé de mettre le paquet dans la zone des trois frontières. Des renforts ont été envoyés. La France y a même dépêché une de ses unités les plus aguerries, qui est la compagnie des légionnaires. Avec cette présence, quelques succès ont pu être enregistrés. Mais depuis, la France s’est réorganisée et a retiré les renforts qu’elle a envoyés. Les pays eux-mêmes avaient décidé après les attaques d’Inata au Niger en décembre 2019 et de Chinégodar en janvier 2020, de retirer les postes avancés qui étaient très vulnérables, c’est-à-dire que les petites unités qui étaient aux frontières et qui étaient vulnérables, qui ne pouvaient pas résister, les pays avaient décidé de les retirer pour mettre en place les patrouilles renforcées sous forme de postes mobiles. Et les groupes djihadistes ont profité de cette réorganisation, puisque le terrain est devenu vacant, pour occuper davantage le terrain et lancer différentes attaques.
L’autre élément, c’est aussi l’arrivée du Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM) dirigé par Iyad Ag Ghali. Avant ce groupe était surtout présent au Nord du Mali sur la frontière avec l’Algérie puis avec l’alliance entre Amadou Koufa (chef djihadiste, fondateur de la Katiba Macina, groupe actif dans le centre du Mali, ndlr) et Iyad, le GSIM est devenu présent au centre du Mali. Avec la poursuite des opérations, le groupe est descendu jusque dans la zone des trois frontières où on assiste aujourd’hui à la présence, à la fois du Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans et celle de l’Etat islamique au grand Sahara. Chaque fois qu’il y a ces deux groupes quelque part, ils font de la surenchère. Si un groupe tue 10 personnes, le groupe rival cherche à montrer sa force en tuant 15 personnes. Il y a une surenchère, une compétition djihadiste qui fait que chaque groupe veut montrer qu’il est le plus puissant, et qu’il peut faire le plus de mal. Donc on assiste à cette surenchère de décès.
Il y a un dernier facteur qui peut expliquer cette situation de surenchère d’attaque, c’est le changement de paradigme. Avant, les groupes terroristes du Sahel ne s’en prenaient qu’aux forces de défense et de sécurité. Maintenant, ils s’en prennent aux populations civiles. Ils attaquent un village, tuent les enfants, les femmes et tout le monde. C’est une nouvelle stratégie qu’ils ont adopté pour chasser tout le monde et avoir le terrain à eux, créer une sorte de « No man’s land » où il n’y a qu’eux, parce que les populations prises de panique, s’enfuient et ces groupes djihadistes récupèrent le terrain. Voilà la stratégie dans laquelle nous sommes et aujourd’hui, malheureusement avec ce qui vient de se passer à Inata, avec ce qui s’est passé à Banibangou, on a l’impression que la situation sécuritaire se dégrade continuellement au Sahel et il est temps peut-être qu’on change de stratégie, on se réorganise avec le soutien de la communauté internationale.
Mais en octobre dernier, il y a une attaque à Inata dans le nord du Burkina, dans cette zone des trois frontières et à Sanloaga dans le Nord du Togo, une zone frontalière du Sud du Burkina Faso. Où se trouve concrètement la menace ?
La menace se trouve dans l’ensemble du Sahel. Comme je l’explique, les groupes djihadistes ont une stratégie d’avancer par territoire. Au début leur stratégie était concentrée au nord du Mali. Quand en janvier 2013, l’opération Serval est lancée par la France, appuyée par le Tchad et d’autres pays, la menace djihadiste ne concernait que le nord du Mali. Ensuite elle s’est exportée au Niger et au Burkina Faso. Aujourd’hui, la menace est présente au Niger, au Burkina Faso et au Mali. Et pour les groupes djihadistes, le Burkina Faso représente un enjeu stratégique important parce que pour le besoin de leur agenda, à partir du Burkina Faso, ils vont exporter le Djihad au Ghana, Togo, Benin. Pour eux, le Burkina Faso est devenu une sorte d’épicentre. Il faut le dire avec regrets, aujourd’hui le Sahel est quasiment tenu par les groupes terroristes. Après avoir presque conquis le Sahel, ils veulent passer par le Burkina Faso qui est un pays à mi-chemin entre le Sahel et le golfe de Guinée pour exporter le Djihad vers les pays que j’ai cités, auquel il faut ajouter la Côte d’Ivoire. La Côte d’Ivoire a déjà été attaquée quatre fois au moins. Il y eu l’attaque de Grand Bassam en mars 2016 puis des attaques à Kafalo, à partir de la frontière du Burkina Faso. Aujourd’hui, on a le sentiment qu’une sorte de cellule terroriste s’est quasiment installée dans la forêt entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Donc la menace aujourd’hui pour les pays du Golfe de Guinée se trouve à partir du territoire Burkinabè. En tout cas le territoire Burkinabè est un enjeu essentiel pour organiser l’avancée vers la progression de groupes djihadistes à partir du Sahel vers les pays du Golfe de Guinée.
La stabilité dans toute la sous région ouest africaine n’est-elle donc pas menacée ?
Les observateurs ont toutes les raisons de s’inquiéter pour la stabilité de toute l’Afrique de l’Ouest. La métastase djihadiste a beaucoup avancé. Elle a gagné le Mali, le Niger, le Burkina et menace la Côte d’Ivoire où il y a déjà eu 4 attaques. Avec l’incursion au Togo, on a une menace supplémentaire, après le Bénin qui a déjà affronté une opération terroriste.
Une photo de terroristes ici (archive pour illustration)
Si vous ajoutez à cela la présence déjà en Afrique de l’Ouest, de Boko Haram qui concerne le Niger et le Nigéria, vous voyez qu’on risque d’arriver à un axe terroriste qui engloberait le Mali, le Burkina, le Niger, des pays du Golfe de Guinée plus le Nigéria. Donc toute l’Afrique de l’Ouest aujourd’hui est sous la menace de ce groupe terroriste et c’est pour cette raison peut-être qu’il y a une urgence à préparer une réponse sous régionale. Aucun des pays pris isolément ne peut à lui seul aujourd’hui faire face à la menace, même pas le Nigéria qui est le géant économique et qui a la puissance militaire. Donc c’est pour cette raison qu’au regard de la progression de la menace et de sa régionalisation, il faut envisager une réponse aussi qui soit de type régional, sinon on ne s’en sortirait pas.
Le Togo a lancé en 2018 l’opération Koundjoaré dans la région des Savanes, au Nord du pays, pour faire face à la menace terroriste. N’est-elle pas une solution efficace ?
L’opération que les Forces Armées Togolaises ont lancée est une opération de prévention et de sécurisation. Je pense que c’est une très bonne initiative. Il faut se préparer au pire avant que le pire n’arrive. De ce point de vue, on peut saluer cette initiative qui va renforcer les capacités opérationnelles des Forces Armées Togolaises à faire face à cette menace terroriste. Je pense que c’est une bonne stratégie que de s’organiser pour répondre à la menace et de ne pas être surpris quand la menace sera déjà arrivée. La menace est devenue régionale, il est important pour être plus efficace, en tout cas pour faire de l’anticipation, que le Togo travaille par exemple avec le Burkina Faso. Puisque les groupes djihadistes ne sont pas installés au Togo, ils sont dans les pays voisins, donc c’est bien de travailler avec le voisinage pour préparer une réponse et anticiper les choses. Il faut faire les choses en amont et travailler ensemble. Il faut aussi qu’on ait des armées nationales efficaces. Si les armées nationales sont efficaces, ensemble on peut relever le défi de la menace terroriste. Le fait que le Togo soit un pays bien organisé avec des forces armées bien structurées et un service de renseignement efficace, peut jouer. On a vu que déjà l’armée togolaise est engagée au Mali dans le cadre de la MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali ) et donc avec cette expérience de terrain désertique, de terrain qui est différent de celui du Togo, ça permet aux forces de mieux se préparer à affronter la menace djihadiste et il me semble que ce type d’exercice est une bonne chose pour entretenir la capacité opérationnelle et pour préparer la réponse à la menace djihadiste lorsqu’ elle est concrétisée.
Les tensions religieuses, identitaires, coutumières, ne constituent-elles pas des brèches pour les groupes djihadistes ?
Oui, les groupes djihadistes instrumentalisent les tensions religieuses et ethniques. Les groupes djihadistes cherchent à opposer les Peuls aux Dogon, les Peuls aux Touaregs, les Peuls aux Soninkés, pour ébranler les institutions. Leurs agendas, c’est la déstabilisation de l’Etat en attisant les affrontements de type ethnique et religieux. S’il y a cela, la cohésion sociale va être affaiblie, totalement détruite et les groupes djihadistes vont pouvoir s’opposer en réponses, en alternatives. Aujourd’hui, leur propagande explique que la corruption, les vols sont liés à la nature de l’Etat. Ils vont se présenter en sauveurs des pays qui auront été déstabilisés, qui auront sombré dans des affrontements inter-ethniques et des affrontements religieux. Donc c’est pour cette raison que les groupes instrumentalisent ces questions identitaires. En réalité, les ethnies et les religions ont toujours cohabité en harmonie avant l’agenda des groupes djihadistes. Prenons l’exemple du Sud-Est du Niger et du Nord-Ouest du Nigéria où sévit Boko Haram. Ce sont les mêmes ethnies, ce sont les mêmes religions mais Boko Haram s’en prend aux populations, tue les gens, fait ce qu’il veut. Donc, l’agenda du groupe djihadiste, c’est celui de la déstabilisation, de la destruction de nos Etats sous leur forme actuelle, pour qu’eux ils s’opposent en alternative et qu’ils posent aussi la charia qu’ils prétendent défendre, en solution aux problèmes de la société qu’ils auront aidé à déstabiliser en ce moment. C’est une véritable stratégie d’opposer les populations les unes aux autres, d’opposer les religions les unes aux autres afin de pouvoir s’opposer en alternative et de pouvoir dérouler leur agenda tranquillement.
Vous estimez que la menace est devenue sous régionale. Pensez- vous que la réponse sous régionale est aujourd’hui à la hauteur de la situation ?
On a mis du temps à comprendre que le problème est devenu régional et qu’il faut une solution régionale. A la fois au Mali, même dans l’exemple de Boko Haram, pendant longtemps on a considéré que c’était une crise malienne et que le Mali seul allait la résoudre. Après la crise s’est exportée au Niger et au Burkina Faso. Aujourd’hui elle menace de s’exporter au Bénin, au Togo, au Ghana, à la Côte d’Ivoire, c’est-à-dire les pays du Golfe de Guinée. Donc, je pense que la compréhension de la préparation de la réponse sous régionale a pris du retard. La CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) a mis à l’agenda la lutte contre le terrorisme et s’était même engagée à débloquer un milliard de dollars pour aider à la lutte contre le terrorisme. Il faut espérer que cette promesse se concrétise et que les moyens soient alloués dans la lutte contre le terrorisme. Mais au-delà de cela, je crois que c’est au quotidien qu’il faut préparer les réponses. Il faut que les pays s’organisent mieux encore pour répondre de façon régionale. A mon avis la CEDEAO peut encore faire plus, et peut encore faire mieux dans la construction d’une réponse sous régionale à la crise. Aujourd’hui, il y a urgence à agir ensemble pour répondre à la menace terroriste. Il faut accélérer la coopération dans le renseignement, dans le soutien militaire, dans la fourniture des moyens. Les pays doivent mutualiser leur moyen matériel, humain et logistique pour répondre à la menace terroriste.
Vous avez indiqué que l’agenda des groupes djihadistes c’est de porter la menace du Sahel aux pays du Golfe de Guinée. Avez- vous l’impression qu’il y a une bonne collaboration entre les pays du Golfe de Guinée et les pays du Sahel ?
Pendant longtemps, les pays du Golfe de Guinée ont considéré ne pas être menacés par le djihadisme au même titre que les pays du Sahel. Le G5 Sahel créé en 2015 n’a pas associé ses voisins dans ses activités de lutte contre le terrorisme. Aujourd’hui, le moment est venu pour une meilleure coopération entre le G5 Sahel et la CEDEAO et le Bassin du Lac Tchad pour que, ensemble, les organisations sous régionales puissent mieux traiter cette question de la lutte contre le terrorisme. Et il faut aussi que les pays du Sahel se rapprochent des pays du Golfe de Guinée pour partager le renseignement, parce que si un djihadiste quitte le Mali pour aller au Togo ou au Ghana, il faut qu’on puisse avoir sa traçabilité et que les pays puissent travailler ensemble pour résoudre le problème. Dans cette coopération antiterroriste entre les pays du Golfe de Guinée et les pays du Sahel, il y a encore des efforts à faire. Compte tenu aujourd’hui de la nature de la menace et de sa progression rapide, il faut renforcer la coopération entre le G5 Sahel et les pays du Golfe de Guinée. Comme certains pays du Golfe de Guinée ont plus de moyens que les pays du Sahel, il faut voir de quelle façon ils peuvent mutualiser les moyens et travailler ensemble pour résoudre cette question de menace terroriste qui est une sorte de frein au développement. Si des pays qui ont déjà de maigres ressources, consacrent toutes leurs ressources à la lutte contre le terrorisme et aux questions sécuritaires, cela ne peut se faire qu’au détriment d’autres services essentiels que sont par exemple la santé, l’éducation. Je constate que la solidarité internationale n’est pas à la hauteur de la situation que vit aujourd’hui la sous-région Ouest africaine. Il faut davantage de solidarité, de moyen. Il faut éviter que ce qui s’est passé en Afghanistan se produise au Sahel pour se mettre à crier si on savait, il faut agir pendant qu’il est encore temps et ensuite on verra pour le reste.
Endadré
Journaliste-Ecrivain, Seidik ABBA a été rédacteur en chef central à l’hebdomadaire panafricain Jeune-Afrique et Chef du Bureau parisien de l’Agence panafricaine d’information (PANAPRESS). Chroniqueur et reporter pour Le Monde Afrique, il commente régulièrement l’actualité africaine sur plusieurs médias internationaux, parmi lesquels TV5 Monde, France 24, BBC, La Voix de l’Amérique.
Ses nombreux ouvrages, publiés aux Editions l’Harmattan à Paris, portent sur le développement socio-économique et les enjeux politiques au Niger. Seidik ABBA travaille également sur les problématiques de paix et de sécurité au Sahel et dans le bassin du Lac Tchad. Il a publié en 2019 aux Editions l’Harmattan Voyages au cœur de Boko Haram. Enquête sur le djihad en Afrique subsaharienne et en janvier 2021 Pour comprendre Boko Haram chez le même éditeur. Ce dernier livre a fait l’objet d’une réédition revue et augmentée en septembre 2021 avec deux nouveaux chapitres consacrés : l’un à la disparition brutale en avril 2021 du président tchadien Idriss Deby Itno et l’autre au décès en mai 2021d’Abubakar Shekau, figure emblématique de Boko Haram.
M. ABBA est par ailleurs chercheur associé à l’Université de Valenciennes (nord de la France) où il a soutenu une thèse de doctorat en Sciences de l’Information et de la Communication (SIC).
Propos recueillis par Joseph Mensah-Boboe
Togotimes, L’information en temps réel
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