L’armée russe et les forces prorusses ont lancé mardi une offensive sur l’usine d’Azovstal, dernière poche de résistance ukrainienne de la ville de Marioupol, dans le sud-est de l’Ukraine, dont des civils ont pu être évacués ces derniers jours grâce à un cessez-le-feu. « Actuellement, des unités de l’armée russe et de la République populaire de Donetsk, utilisant de l’artillerie et des avions, commencent à détruire » les « positions de tir » de combattants ukrainiens sortis de l’usine, a indiqué Vadim Astafiev, porte-parole du ministère russe de la Défense dans une allocution dont la vidéo a été diffusée par les agences russes. Le porte-parole des forces armées russes a affirmé que le régiment ukrainien Azov, qui défend l’usine, a « utilisé » le cessez-le-feu, déclaré pour évacuer des civils, pour sortir des sous-sols de l’aciérie et « prendre des positions de tir sur le territoire et dans les bâtiments de l’usine ».
« Nous avons été bombardés toute la nuit (…), deux femmes ont été tuées et maintenant un assaut d’Azovstal est en cours », a pour sa part déclaré Sviatoslav Palamar, commandant adjoint du régiment Azov, au site d’informations Ukraïnska Pravda. Il a appelé le président ukrainien Volodymyr Zelensky à « une action forte car la situation est très difficile ». Une centaine de civils ont été évacués ce week-end de l’immense aciérie Azovstal à Marioupol, port stratégique du sud du Donbass presqu’entièrement sous contrôle russe.
Moscou a accusé mardi Israël de «soutenir le régime néonazi de Kiev», enfonçant le clou après que le chef de la diplomatie russe a repris une théorie du complot sur le «sang juif» présumé d’Adolf Hitler.
«Nous avons prêté attention aux déclarations anti-historiques du ministre des Affaires étrangères (israélien) Yaïr Lapid, qui expliquent en grande partie la décision du gouvernement actuel de soutenir le régime néonazi de Kiev», a indiqué la diplomatie russe dans un communiqué.«L’histoire connaît malheureusement des exemples tragiques de coopération entre juifs et nazis», ajoute le communiqué.
Le président français Emmanuel Macron va parler au téléphone mardi à 12H00 (10H00 GMT) avec son homologue russe Vladimir Poutine de l’Ukraine, leur premier échange depuis le 29 mars, a annoncé l’Elysée.
Cet appel intervient à la suite de la discussion téléphonique qu’a eue samedi le chef de l’Etat français avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, plus de deux mois après l’invasion de son pays par l’armée russe.
Le pape François se dit prêt à se rendre à Moscou pour voir le président russe Vladimir Poutine et tenter d’arrêter les combats en Ukraine, qu’il compare au Rwanda dans un entretien au quotidien italien Il Corriere della Sera publié mardi. Evoquant l’invasion de l’Ukraine par les forces russes, François a affirmé avoir «appelé au téléphone» le président ukrainien Volodymyr Zelensky «le premier jour de la guerre».
«En revanche je n’ai pas appelé Poutine. Je lui avais parlé en décembre, pour mon anniversaire, mais cette fois-ci non, je n’ai pas appelé», a ajouté le pape argentin. «Par la suite, après 20 jours de guerre, j’ai demandé au cardinal (Pietro) Parolin», numéro deux du Vatican, «de faire parvenir à Poutine le message que j’étais disposé à me rendre à Moscou», a-t-il poursuivi.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson va s’adresser ce mardi par visioconférence au Parlement ukrainien, une première pour un dirigeant occidental depuis le début de l’invasion russe.
«C’est votre heure de gloire», doit-il dire aux députés ukrainiens selon un communiqué de Downing Street publié lundi soir, dressant un parallèle avec l’unité affichée par le Parlement et le peuple britanniques pendant la Seconde Guerre mondiale.
«Nous nous souvenons de notre période de grand péril comme de notre heure de gloire», doit-il affirmer lors de son allocution prévue vers 10H00 (heure britannique, 09H00 GMT). Il doit annoncer un nouveau volet d’aides militaires d’une valeur de 300 millions de livres (357 millions d’euros), comprenant notamment du matériel d’armement défensif.
Les évacuations devraient reprendre ce mardi matin avec le soutien des Nations unies et du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Marioupol, ville martyre quasiment conquise par les Russes après des semaines de siège, a annoncé le conseil municipal de ce port stratégique du sud-est. Ce week-end avait eu lieu la sortie, pour la première fois en deux mois de siège et de bombardements de la ville, d’une centaine de civils terrés dans les caves de l’immense aciérie Azovstal, dernière poche de résistance ukrainienne de ce port stratégique du sud du Donbass.
Mais lundi, à Zaporijjia, à 200 km au nord-ouest, un parking transformé en point d’accueil pour les réfugiés, avec deux 4×4 blindés de l’Unicef et d’autres véhicules d’ONG internationales, n’a vu arriver aucun convoi venant de Marioupol.
Le sixième paquet de sanctions de l’Union européenne à l’égard de la Russie comprendra le retrait «d’autres banques» du système de transactions Swift, a déclaré lundi son haut représentant pour les affaires étrangères, Josep Borrell, à Panama.
Ces sanctions concerneront «le secteur bancaire, il y aura d’autres banques russes qui sortiront de Swift», et «dans le secteur énergétique, nous sommes en train de travailler pour préparer des propositions qui permettent de limiter les importations énergétiques de Russie, notamment le pétrole», a dit le diplomate lors d’une conférence de presse.