Le taux de réussite au BAC 2 en Guinée Conakry est catastrophique:cette année, c’est seulement 9% d’admis. Résulats qui viennent viennent de s’ajouter à ceux déjà catastrophiques de l’examen d’entrée en 7ème (17 %) et du BEPC ( 15%). Une chute spectaculaire du taux de réussite. Devant cette catastrophe, le syndicat national de l’éducation fait savoir qu’il faut invalider l’année scolaire, pour une véritable crédibilité du système éducatif. Sans oublier de demander aussi la démission du ministre de l’Enseignement pré-universitaire. En Guinée Conakry, tous les acteurs sont unanimes: le système éducatif est à terre.
Les résultats du BAC II sont révélateurs d’un système éducatif en perte de vitesse. Le constat fait est que, dans les écoles publiques, on y voit des classes faites en hangars très surchargées. L’effectif laisse à désirer: 200 élèves. Une situation connue du syndicat national de l’éducation, dirigé par Michel Pepe Balamou. Pour le secrétaire général de ce syndicat qui revient sur le taux de réussite au BAC 2 2022, « tous les lauréats dans une écrasante majorité viennent des écoles privées. Et l’école publique est en train mourir de sa belle mort ». Il réclame une mesure radicale: Pour nous, il faut invalider l’année scolaire, pour une véritable crédibilité du système éducatif. » Il demande aussi la démission du ministre de l’Enseignement pré-universitaire.
Avec ce taux de réussite, une élève a réussi à avoir une excellente moyenne. Elle est devenue la meilleure de la république. Son nom, Denise Mayeni Tounkara, en filière sciences sociales, a eu les meilleures notes de tout le pays: C’est vraiment le cadre dans lequel on m’a mis, avec les professeurs et tout cet assemblage qui a fait que j’ai pu avoir cette excellente note au baccalauréat.
Ce qui conduit le chercheur Aliou Barry, directeur du centre d’analyse et d’études stratégiques en Guinée, à voir un problème structurel qui est à l’origine de ce taux d’échec historique.
Rappelons qu’en Guinée Conakry, le budget de l’éducation en Guinée, c’est le budget le plus faible par rapport aux autres départements, et les enseignants ont pris l’habitude depuis de nombreuses années de marchandiser pratiquement les cours, de telle sorte que c’est la première fois aujourd’hui qu’on a empêché qu’il y ait des fraudes. Donc le résultat qui sort, c’est le reflet du fait qu’il y ait un véritable problème en Guinée sur le système éducatif. La responsabilité n’incombe pas aux élèves qui ont échoué, c’est la preuve que les enseignants n’ont pas ni la formation, ni les compétences pour assumer leurs responsabilités d’enseignant, ça se reflète sur les élèves qui ont un niveau très faible, et on a marchandisé l’éducation, on crée des universités privées pour plus de l’argent que de formations.
TGT
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