Le vote fait suite à une campagne intense dominée par des débats sur le coût de la vie, le chômage et la corruption. Les principaux candidats à la présidence sont l’ex-Premier ministre Raila Odinga et le Vice-président William Ruto.
Des retards logistiques et une défaillance du kit d’identification dans certaines parties du pays ont entaché une journée électorale largement pacifique au Kenya. Les bureaux de vote sont maintenant officiellement fermés, mais le scrutin a été prolongé dans les endroits qui ont ouvert tardivement.
Le vote fait suite à une campagne intense dominée par des débats sur le coût de la vie, le chômage et la corruption. Les principaux candidats à la présidence sont l’ex-Premier ministre Raila Odinga et le Vice-président William Ruto.
Contrairement aux prévisions de la plupart des observateurs politiques, le président sortant, Uhuru Kenyatta, soutient son ancien ennemi, M. Odinga, après s’être brouillé avec son propre vice-président. M. Kenyatta se retire à l’issue de son deuxième et dernier mandat de cinq ans, conformément à la Constitution.
Les Kenyans devaient également élire un nouveau parlement et des administrations locales.
La commission électorale doit encore annoncer le taux de participation total, mais à 16h00 (13h00 GMT) – une heure avant la fermeture des bureaux de vote – un peu plus de 56% des 22 millions d’électeurs inscrits avaient voté.
Un haut responsable électoral de la région centrale du Kenya, Nyeri, a déclaré aux journalistes que le taux de participation avait été faible dans cette partie du pays par rapport à 2017.
Le dépouillement des votes, qui a lieu dans les bureaux de vote, devait commencer peu après leur fermeture, le décompte des votes pour la présidentiels étant une priorité.
M. Odinga a été assailli par ses partisans lorsqu’il est allé voter à Kibera, l’un de ses bastions dans la capitale, Nairobi.
Il n’a pas parlé à la presse, mais sa femme, Ida Odinga, a déclaré qu’elle était « optimiste quant à l’élection ».
Lorsque M. Ruto a voté dans la ville d’Eldoret, dans la vallée du Rift, il s’est engagé à accepter les résultats des élections.
« Je pense que pour la première fois dans l’histoire de la démocratie multipartite au Kenya, tous les candidats se sont engagés à accepter les résultats des élections », a-t-il déclaré à la BBC.
Un différend sur les résultats des élections de 2007 a entraîné des semaines de violence qui ont causé la mort d’environ 1 200 personnes et forcé quelque 600 000 personnes à fuir leur foyer.
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Mardi, la frustration était palpable parmi les électeurs qui se rendaient tôt le matin au bureau de vote situé dans une école primaire du quartier de Westlands, dans la capitale, Nairobi.
Ils ont été empêchés d’entrer dans l’enceinte de l’école pendant 90 minutes après le début du scrutin, qui devait commencer à 6 heures, heure locale (3 heures GMT).
Les gens ont été frustrés par des retards dans un bureau de vote de la capitale, Nairobi. La raison de ce retard n’était pas claire et certaines personnes ont commencé à scander : « Nous voulons voter ! »
« J’étais ici très tôt. C’est décevant que nous soyons arrivés tôt et que nous devions attendre longtemps », a déclaré Alex Kipchoge, un électeur. Lorsque le vote a commencé, cependant, le processus s’est déroulé sans heurt.
« J’étais très excitée. J’attendais cela depuis longtemps et je suis heureuse d’avoir eu la chance de voter », a déclaré Abigail Awili, qui votait pour la première fois.
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Des retards ont également été signalés à Mombasa, sur la côte, et dans certaines parties du nord-est du pays. Et dans certaines parties du comté de Kakamega, dans l’ouest, certains kits de numérisation électronique des empreintes digitales n’ont pas fonctionné.
Mais la commission électorale a déclaré qu’à l’échelle nationale, seuls 200 kits sont tombés en panne, sur un total de plus de 46 000.
Les Kenyans déposent six bulletins de vote pour les élections nationales et locales.
Les résultats de la dernière élection présidentielle de 2017 ont été annulés après que la Cour suprême a jugé que la commission électorale n’avait pas respecté la loi en ce qui concerne la transmission électronique des décomptes de voix depuis les bureaux de vote.
Les juges ont estimé que des « illégalités et des irrégularités » avaient eu lieu.
Un nouveau scrutin a été remporté par M. Kenyatta, mais boycotté par M. Odinga, le principal candidat de l’opposition à l’époque.
Les influenceurs politiques cachés du Kenya
Le président de la commission électorale, Wafula Chebukati, qui était également en charge du vote de 2017, a souvent tenté de rassurer les Kényans en leur disant que son équipe serait à la hauteur cette fois-ci.
« Baba » contre « Hustler »
Cette élection s’annonce comme une course serrée entre les deux leaders, M. Odinga, 77 ans, et M. Ruto, 55 ans.
M. Odinga – un leader de l’opposition de longue date, surnommé Baba (« père ») par ses partisans, se présente à la présidence pour la cinquième fois. M. Ruto, qui a tenté de mettre en avant ses liens avec les Kenyans ordinaires en se qualifiant d' »hustler » (débrouillard), se présentera pour la première fois à la présidence.
Deux autres candidats – David Mwaure et George Wajackoya – sont également en lice.
Bien que la campagne soit dominée par les enjeux, la loyauté ethnique pourrait également jouer un rôle dans la détermination du vote.
Pourquoi le facteur ethnique perd de sa force dans les élections au Kenya
Pour la première fois dans l’ère du multipartisme, aucun des principaux candidats n’est issu du plus grand groupe ethnique du pays, les Kikuyus.
Mais sachant que ces votes sont essentiels, les deux candidats ont choisi des colistiers kikuyus.
Pour gagner la course présidentielle au premier tour, un candidat doit avoir :
plus de la moitié de tous les votes exprimés à travers le pays;
au moins 25 % des suffrages exprimés dans un minimum de 24 comtés.
Les électeurs choisiront également les députés et les sénateurs qui siégeront au Parlement national, les gouverneurs de comté et les membres des assemblées de comté, ainsi que 47 représentantes des femmes qui siégeront à l’Assemblée nationale.
Après avoir compté les voix, les fonctionnaires prendront une photo du décompte final et enverront l’image aux centres de décompte de la circonscription et du pays.
Pour garantir la transparence, les médias, les partis politiques et les groupes de la société civile ont été invités à effectuer leurs propres décomptes à partir des résultats définitifs déclarés dans les plus de 40 000 bureaux de vote.
Mais seule la commission électorale peut déclarer le vainqueur de l’élection présidentielle après avoir vérifié les formulaires physiques et numériques envoyés au centre national de décompte.
Elle dispose de sept jours pour annoncer le résultat.