Le Parti québécois (PQ) veut abaisser les seuils d’immigration à 35 000 nouveaux arrivants par année. De plus, ces personnes devraient toutes avoir une connaissance du français et recevraient des incitatifs financiers pour s’installer en région.
Actuellement, le seuil du gouvernement Legault est de 50 000 immigrants annuellement. Cependant le Québec a accueilli environ 70 000 immigrants cette année, pour de rattraper la suspension des entrées au pays causées par la pandémie.
Le chef du PQ Paul St-Pierre Plamondon a remis en question l’idée répandue voulant que l’immigration soit une solution à la pénurie de main-d’œuvre.
«C’est factuellement faux et erroné, dit-il. Lorsqu’on consulte les économistes de références en la matière […] y a peu ou pas de lien entre les seuils d’immigration et la pénurie de main-d’œuvre», affirme le chef critiquant au passage les augmentations des seuils proposés par les libéraux (70 000), les solidaires (80 000) ou même leur maintien comme le veut la CAQ.
La raison étant que ces nouveaux arrivants sont travailleurs, mais aussi consommateurs ce qui augmente les besoins en services. Dans le contexte québécois de pénurie de médecins, d’enseignants et de logements, notre capacité d’accueil diminue, argue M. Saint-Pierre Plamondon.
En français
Le seuil de 35 000 vise les travailleurs qualifiés, mais aussi les réfugiés. Ces derniers n’auraient toutefois pas l’obligation de parler français.
Pour les travailleurs qualifiés, il y aurait donc des tests de français, mais adaptés en fonction du métier. Les exigences ne seraient pas les mêmes pour un enseignement de français qu’un soudeur, précise le parti.
«On est ouvert, parce que parfois il y a des emplois avec des compétences très spécifiques et la personne ne parle pas le français, à financer des cours avant l’arrivée. On est ouvert à des ententes spécifiques.»
En région
Le parti veut aussi faire passer de la portion de nouveaux arrivants qui s’installe en région de 20 à 50%.
«Les besoins sont criants, des entreprises disent ‘moi à court terme j’ai besoin de renfort’ […] et on se rend compte que l’intégration de fait très bien et fait mieux que le modèle urbain qui favorise la ghettoïsation par groupe ethnoculturel comme le modèle Toronto», dit-il.
Pour y parvenir, il veut offrir une voie rapide aux immigrants qui s’installent ailleurs qu’à Montréal en favorisant les liens avec entreprises qui ont des besoins et en accordant des incitatifs financiers.
Par exemple, un étudiant étranger qui termine ses études au Québec et trouve un travail en région, le gouvernement pourrait lui rembourser progressivement les frais de scolarité.
D’ailleurs, concernant les étudiants étrangers qui sont un peu plus de 90 000 chaque année, ils sont trop nombreux à ne pas maitriser le français selon M. St-Pierre Plamondon. Le Parti propose donc de plafonner les places disponibles pour ces derniers. Ainsi sur l’ensemble des étudiants étrangers inscrits dans les universités québécoises, la proportion de ceux qui ne connaissent pas la langue de Molière ne pourrait dépasser 20%.
Plus d’argent
Le plan comporte aussi des augmentations de 50% dans les ressources d’intégration qui passerait de 120 millions à 180 millions $. Il veut un modèle uniforme à la grandeur du Québec avec les organismes communautaires existants, un peu comme à l’époque des COFI (Centres d’orientation et de formation pour les immigrants).
Ce budget permettra aussi d’organiser des cérémonies d’accueil québécoises.
«Quand on accueille des gens aux Québec, le message c’est : on est content que vous soyez Québécois avec nous, vlà ton drapeau, pis maintenant on est dans le vaisseau pour les choix démocratiques qu’on fera ensemble», a déclaré M. St-Pierre Plamondon.
Source: .journaldemontreal
Togotimes, L’information en temps réel