Au Nord-Togo, la confiance renait peu à peu grâce au quadrillage par les forces de défense et de sécurité (FDS). Et le constat fait, c’est que les producteurs regagnent leurs foyers/lieux pour retrouver leurs « professions » agricoles qu’ils avaient brusquement abandonnées. Ce climat de confiance, faut-il le dire, reste toutefois marqué par des appréhensions qui poussent à la méfiance et à la vigilance des uns et des autres.
Des rumeurs insistantes avaient annoncé d’éventuelles récidives de la part des malfaiteurs, entrainant la désertion des villages par les familles qui ont dû abandonner soudainement leurs biens, particulièrement leurs champs. Dès lors beaucoup d’observateurs prédisaient d’emblée un faible rendement des principaux produits agricoles dans cette partie Est de la préfecture de Tône, réputée poumon céréalier de la région, proche de la frontière avec le Burkina Faso.
Le retour d’une grande majorité de producteurs agricoles dans les villages de Bouldjoare, Pogno, Bagré, Blamonga, Sanloaga, Koundjoare, fonde désormais de grands espoirs en matière de production agricole dans la partie Est de la région des Savanes dont les populations ne seraient plus en passe d’être en situation d’insécurité alimentaire dans les prochains mois. Nombre d’acteurs ont préféré placer leurs familles à l’abri dans des localités plus ou moins éloignées, à l’Ouest dans les préfectures de Cinkassé et de Dapaong (chef-lieu de la région), pour s’occuper eux-mêmes des champs qu’ils entretenaient avant leurs fuites.
Convaincus du retour au bercail
«Nous sommes revenus pour continuer à cultiver, surtout que cette saison est bien favorisée par les pluies, et il faut donc profiter pour bien produire, afin compenser les énormes pertes de l’an dernier où les pluies étaient plutôt rares ; il nous faut cultiver à tout prix, sinon qu’est-ce que nos familles vont manger ? », expliquent les résidents revenus dans leurs villages.
Tous les chefs de famille indiquent également qu’ils se sont imposés un emploi du temps bien précis dans la reprise de leurs activités. «En allant au champ le matin, nous fixons le retour à seize (16) heures, par prudence ; nous évitons ainsi la tombée de la nuit où tout peut arriver», précisent-ils, en s’assurant de la présence de Forces de l’ordre et de la sécurité (FDS).
«Nous sommes encouragés, lorsque nous savons que les militaires guettent les terroristes, ce qui nous permet de croire que nous réussirons les récoltes », disent-ils tout de même satisfaits des dispositions prises par les autorités sécuritaires.
Collaboration avec les FDS
Tout en se fondant sur de grands espoirs de réussite, les chefs de familles interrogés par Nzaranews sur leurs collaborations avec les FDS se disent désormais vigilants et affirment être prêts à dénoncer tout suspect qui arriverait dans leurs milieux. «Nous avons indiqué tous les passages susceptibles d’être empruntés par les terroristes aux FDS qui les surveillent de jour comme de nuit», explique un habitant de Ponio.
Le gouvernement togolais a instauré le 13 juin 2022, l’état d’urgence sécuritaire dans la région des Savanes, avec pour objectif de créer un environnement propice aux dispositions nécessaires à la bonne conduite des opérations militaires, au maintien de l’ordre et de la sécurité dans la région des Savanes.
Source: Avec Nzaranews
Togotimes, L’information en temps réel