Le président français, Emmanuel Macron, a indiqué mardi soir que le «retour à la normale» devrait intervenir «dans le courant de la semaine qui vient», tandis que les grévistes salariés de TotalEnergies ont de leur côté refusé «catégoriquement» la demande de la direction de reprendre les livraisons de carburants ce jeudi matin.
Les salariés de TotalEnergies ont reconduit jeudi après-midi la grève dans l’ensemble des sites engagés dans le mouvement, a indiqué à l’AFP Thierry Defresne, secrétaire CGT du comité TotalEnergies Europe.
« Le mouvement est reconduit partout, avec toujours de très forts taux de grévistes », a déclaré M. Defresne, qui a enjoint la direction à ouvrir « aujourd’hui » des négociations, sans quoi « ça va être très chaud demain (vendredi) à Flandres », dépôt de carburant près de Dunkerque (Nord) où des grévistes ont été réquisitionnés.
Le référé déposé par la CGT pour contester la réquisition de personnels sur le site d’Esso-ExxonMobil à Port-Jérôme (Seine-Maritime) où la grève est reconduite, sera examiné jeudi à 14H30 au tribunal administratif de Rouen, a-t-on appris auprès du greffe.
Le greffe du tribunal a confirmé à l’AFP « le dépôt d’une requête par la fédération nationale des industries chimiques CGT » mercredi soir, « contre un arrêté de réquisition pris par le préfet de Seine-Maritime ». La date d’audience est fixée à 14H30, a-t-on ajouté de même source.
La réquisition des personnels a été engagée sur le site de Dunkerque pour être effective à 14h, selon une source gouvernementale.
Le Gouvernement compte toujours sur le fait que le dialogue puisse reprendre dans les prochaines heures entre la direction de l’entreprise et les représentants des salariés.
Le géant pétrolier et gazier TotalEnergies propose d’augmenter ses salariés français de 6% en 2023, a indiqué à l’AFP le groupe, touché depuis fin septembre par une grève massive dans ses raffineries.
« En plus de la prime pour les salariés dans le monde (de 1 mois de salaire), TotalEnergies indique également avoir proposé (pour la France) une enveloppe d’augmentation salariale sur la base de l’inflation 2022, soit 6% », a indiqué la communication du groupe.
La CGT appelle à élargir la grève à tout le secteur de l’énergie
La fédération CGT de l’énergie a appelé jeudi à élargir à l’ensemble du secteur de l’énergie le mouvement pour les salaires à l’oeuvre dans certaines de ses entreprises, en plein conflit dans le secteur pétrolier, avec des réquisitions de grévistes.
« La FNME-CGT appelle à l’élargissement de la grève dans toutes entreprises de l’énergie », a annoncé la fédération, qui rappelle que des mouvements touchaient jeudi une partie des centrales nucléaires soumises à des travaux ou des opérations de maintenance.
Le géant pétrolier et gazier TotalEnergies a annoncé jeudi qu’il comptait distribuer « à l’ensemble de (ses) salariés dans le monde » un bonus équivalent à un mois de salaire, alors qu’il est touché en France par une grève dans ses raffineries.
Ce « bonus exceptionnel » sera versé en décembre « sous réserve d’accords salariaux » dans les pays et filiales concernées et sera « plafonné pour les salaires élevés », précise le groupe.
La grève dans les raffineries françaises de TotalEnergies a été reconduite « à une très large majorité » jeudi matin, concernant au total cinq sites impliqués dans le mouvement, a indiqué à l’AFP le coordinateur CGT pour le groupe, Eric Sellini, au lendemain de l’échec de discussions avec la direction.
« La grève est reconduite à la raffinerie de Normandie, à la raffinerie de Donges, à la raffinerie de Feyzin, sur le dépôt de Flandes et à la raffinerie de la Mède », a détaillé M. Sellini.
Emmanuel Macron prévoit le retour à la normale « dans le courant » de la semaine prochaine
Le président Emmanuel Macron a assuré que la situation allait « revenir à la normale » dans la distribution de carburants « dans le courant de la semaine qui vient », lors d’un entretien sur France 2 mercredi soir.
Le chef de l’État a de nouveau appelé « à la responsabilité » la direction de TotalEnergies et la CGT, en souhaitant que le syndicat « permette au pays de fonctionner ».
Les grévistes salariés de TotalEnergies ont refusé « catégoriquement » la demande de la direction de reprendre les livraisons de carburants jeudi matin à 05H00 comme condition préalable à l’ouverture de négociations salariales dans la foulée à 08H00, a annoncé mercredi soir la CGT au terme d’une nouvelle réunion au siège du groupe.
« On a consulté les grévistes et c’est un refus catégorique massif, ils (les salariés) ne veulent pas de cette exigence pour négocier », a déclaré à l’AFP Thierry Defresne, secrétaire CGT du comité TotalEnergies Europe à l’issue de la réunion à La Défense. TotalEnergies a de son côté confirmé à l’AFP « l’issue négative des discussions de la nuit », sans plus de commentaires.