La question de manque d’emploi est la problématique la plus difficile à laquelle fait face l’État togolais. Pour y remédier, les différents gouvernements qui se sont succédés sous la présidence du président Faure Gnassingbé ont fait de la promotion de l’entreprenariat leur cheval de bataille. En conséquence, les entreprises poussent comme des champignons.
Une situation qui crée une véritable compétition de concurrence entre celles-ci.
Pour se défaire du marquage de la concurrence, certaines entreprises optent pour des solutions de droit qui en retour sont non seulement nuisibles à leurs co-contractants mais aussi à la population qui sollicite les prestations de part et d’autre.
Le contrat d’exclusivité qui n’est pas le bienvenu
De fait, selon nos informations, une société de la place spécialisée dans la livraison propose et réussi déjà même à parapher un contrat d’exclusivité de partenariat avec des restaurants.
«Le contrat contraint donc le restaurant à s’interdit de solliciter les prestations d’une autre société de livraison. Donc toute commande, produit ou prestation dont les caractéristiques (ou composantes) sont identiques à l’objet du présent contrat (ou fixés dans l’annexe….) sont exclusifs et ne peuvent vous être exécutés que par notre société sauf dispositions contraires identifiées dans le cadre de ce partenariat », informe la source.
Baisse de chiffres d’affaires en vue
Dans le cas d’espèce et tenant compte des réalités du terrain, c’est un contrat qui n’avantage en rien les restaurants. Cette pratique n’arrange que la société de livraison qui consciente des dysfonctionnements éventuels qui peuvent subvenir au niveau de son principal outil de travail (l’application mobile) cherche à garder les restaurants qui en de pareilles circonstances peuvent solliciter les services d’autres sociétés de livraison. Il y a aussi, la question de manque de livreurs qui se pose parfois dans toutes les sociétés de livraison quelles qu’elles soient.
Qu’adviendra-t-il si la société partenaire du contrat exclusif se retrouve dans l’incapacité d’être proactive dans la réalisation de sa part du contrat ?
La réponse est simple, les perdants dans ce cas, sans se voiler la face sont les restaurants signataires dudit contrat d’exclusivité. Contraint d’attendre les livreurs du co-contractant sans avoir la possibilité de faire recours à une autre société de livraison pour satisfaire ses clients qui sont en attente de réceptionner leurs plats, le restaurant perd sa crédibilité et son chiffre d’affaires baisse, puisque la majorité de ses clients vont préférer aller voir ailleurs.
Certains clients des premiers restaurants signataires de ce contrat d’exclusivité se plaignent déjà…
Le temps d’attente pour réceptionner son plat commandé se rallonge de jours en jours; se plaignent certains compatriotes que notre rédaction a eu la chance de rencontrer.
« Moi je commande depuis des années les plats chez le restaurant (…) et très vite je suis livré. Je mange d’habitude à partir de 12h30′ et cela a toujours été le cas. Mais depuis quelques jours les livreurs viennent quand bon leur semble et le pire est qu’il y a deux jours, je n’ai pas été du tout livré. La raison je l’ignore. Le gérant du restaurant a tenté de se justifier mais c’est trop tard, moi j’ai changé de restaurant. C’est bon comme ça », a laissé entendre l’un des compatriotes rencontrés.
«Ma maman est hospitalisé dans une clinique de la place. Celle-ci est dans un état critique, ce qui fait que l’a ne quitte pas d’un cheveu. Hier seulement, j’ai commandé un plat de fufu dans un restaurant pour ma maman mais tenez-vous bien, j’ai été livrée près de six heures de temps après. Contacté, le gérant du restaurant argumente que le retard s’explique par le manque de livreurs de part de la société de livraison partenaire avec qui elle a signé un contrat d’exclusivité. A cause de la gloutonnerie d’une société de livraison ma mère a failli rendre l’âme ».
Cette situation doit absolument interpeller les uns (les restaurants) et les autres (les sociétés de livraison) à surseoir cette pratique. La signature de contrat d’exclusivité ne doit pas faire office dans le secteur de la livraison, où les probabilités de contretemps des livreurs, la défaillance éventuelle des applications mobiles et autres sont fortes et existentielles.
Possibilité de résiliation
Pour information à l’endroit des restaurants signataires de ce contrat d’exclusivité, il n’y a pas péril en la demeure. A partir du moment où transparaît «le non-respect des dispositions de la présente clause par la société co-contractante le Contrat pourra être résilié de plein droit par le (s) restaurant (s)».