Le congrès national africain (Anc) a renouvelé sa confiance au président Cyril Ramaphosa. Un renouvellement qui lui donne la chance de défendre les couleurs du parti pour la prochaine présidentielle en 2024
Agé de 70 ans, sera le candidat de l’Anc pour la prochaine élection présidentielle. Et pour cause. Le congrès de l’Anc lui a renouvelé sa confiance. Lors du congrès,i a obtenu 2 476 voix des délégués de l’ANC. Son unique concurrent et ex-ministre de la santé, Zweli Mkhize, 66 ans, en a obtenu 1 897.
Ce vote ouvre la voie à un second mandat du président Ramaphosa, si l’ANC, de plus en plus contesté sur fond de chômage et de crise énergétique, gagne les élections générales de 2024.
Au cours des longues heures précédant le vote, qui s’est poursuivi dimanche jusque tard dans la nuit, l’incertitude a régné. M. Mkhize menaçait de talonner le président qui jouissait quelques jours plus tôt d’une confortable avance. M. Ramaphosa partait pourtant favori, largement en tête lors de la désignation des candidats en lice en novembre et adoubé par l’ANC, qui l’a sauvé d’une procédure de destitution la semaine dernière au Parlement.
Le président est accusé d’avoir gardé chez lui des liasses d’argent sale, préférant étouffer l’affaire quand des intrus ont dérobé cet argent lors d’un cambriolage en 2020. Lors de son discours, vendredi soir, à l’ouverture du congrès du parti, M. Ramaphosa avait été bruyamment interrompu par des dizaines de délégués, chantant et tapant sur les tables, mimant une moulinette avec leurs mains pour appeler au changement.
Le choix du prochain vice-président était attendu aussi. L’ANC a élu à ce poste, qui sert traditionnellement de rampe de lancement pour de futurs présidents, Paul Mashatile, 61 ans, originaire du township le plus pauvre de Johannesburg, qui était jusqu’ici trésorier du parti.
Si M. Ramaphosa, qui n’est pour l’heure pas inculpé, était rattrapé par le scandale de Phala Phala – du nom de sa propriété où a eu lieu le cambriolage en 2020 –, la Constitution prévoit que ce soit son vice-président qui lui succède.
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De récents sondages montrent que M. Ramaphosa, perçu comme un dirigeant affable et posé, reste apprécié des Sud-Africains. Bien plus que le parti, déchiré par des factions rivales et en perte de terrain dans les urnes depuis dix ans sur fond de pauvreté, de graves inégalités, de criminalité et de coupures de courant incessantes, qui perturbent l’économie.
En vue des élections générales de 2024, l’ANC n’a pas d’autre personnalité aussi crédible que M. Ramaphosa, qui reste son meilleur atout, relèvent de nombreux analystes.
TGT avec Le Monde
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