Robert Dussey, ministre des affaires étrangères du Togo était chez le président de la transition au Mali, Assimi Goïta le 9 janvier 2023. M.Dussey est allé chez Goïta au nom du président Faure Gnassingbé pour remercier les autorités locales pour la grâce accordée aux 49 soldats ivoiriens.
L’affaire des 49 militaires ivoiriens arrêtés en Juillet 2022, puis jugés et condamnés à des peines lourdes, est rentrée dans l’histoire. Et pour cause. Depuis le 06 janvier 2023, Assimi Goïta a accordé sa grâce présidentielle à tous les 49 militaires avec une remise totale des peines.
Avant de quitter le 7 janvier 2023 la terre malienne, les 46 soldats ont fait escale à Lomé. Objectif, rencontrer le médiateur dans cette crise en vue d’exprimer leur gratitude. M Gnassingbé s’est réjoui du dénouement. Avant de réitérer son engagement à continuer d’œuvrer en faveur de la paix entre les États et de la cohésion entre les peuples. Après Lomé, les soldats ont pris le vol destination la Côte d’Ivoire.
Aujourd’hui, cette crise entre le Mali et la Côte d’Ivoire est rentrée dans l’histoire grâce à l’implication du Togo désigné pour jouer la médiation. Et la médiation a porté ses fruits.
Après la grâce présidentielle, le ministre togolais des étrangères était chez le président Goïta au nom du président Faure Gnassingbé lundi dernier. Objectif, remercié Goïta pour la a grâce présidentielle accordée aux 49 ivoiriens.
Le Professeur Robert DUSSEY lui a transmis les remerciements du Président de la République, S.E.M. Faure Essozimna GNASSINGBE, pour son sens d’écoute et sa décision d’accorder la grâce présidentielle, le 06 janvier 2023, aux soldats ivoiriens, avec une remise totale de peine. Cette décision hautement salutaire, qui a rendu effective la libération des soldats qui ont déjà regagné leur pays, est bien en phase avec le mémorandum d’entente relatif à la promotion de la paix et au renforcement des relations de fraternité, d’amitié et de bon voisinage entre la République du Mali et la République de Côte d’Ivoire signé le 22 décembre 2022 à Bamako sous la médiation togolaise.
Le Colonel Assimi GOÏTA s’est félicité du soutien constant du Togo à la Transition et a renouvelé ses remerciements à l’endroit du Président de la République, S.E.M. Faure Essozimna GNASSINGBE, pour ses efforts soutenus de médiation qui ont significativement contribué au règlement pacifique et diplomatique du contentieux
Dans un message sur son compte Twitter, M Dussey renseigne écrit » j ai remercié le Président de la transition malienne @GoitaAssimi pour la grâce présidentielle accordée aux 49. Soldats ivoiriens détenus au Mali. Vive la coopération entre la #cotedivoire et le #Mali et vive le #Togo »
Au nom du Président de la République @FEGnassingbe , j ai remercié le Président de la transition malienne @GoitaAssimi pour la grâce présidentielle accordée aux 49. Soldats ivoiriens détenus au Mali. Vive la coopération entre la #cotedivoire et le #Mali et vive le #Togo pic.twitter.com/I3YzVVzrML
— Robert Dussey (@rdussey) January 9, 2023
Robert Dussey
Il y a ensuite des éléments plus personnels, mais qui ont sans aucun doute leur importance, et qui concernent plus particulièrement Robert Dussey : le ministre togolais des Affaires étrangères est, avec son président Faure Gnassingbe, un infatigable artisan de ce travail de médiation, dont on ne compte plus les aller-retours à Bamako -on ne les connaît d’ailleurs sans doute pas tous. Robert Dussey donc, se targue d’avoir des relations privilégiées avec le colonel Assimi Goita, qu’il connaissait avant même que le militaire devienne président de la transition, avant même qu’il ne mène son coup d’État. On dit d’ailleurs qu’Assimi Goïta appelle Robert Dussey « grand frère », – ce dont RFI n’a jamais été témoin direct.
L’origine demeure imprécise, mais Robert Dussey lui-même la présente comme un atout et revendique cette proximité. Par ailleurs, Robert Dussey aime à se présenter comme un homme de dialogue et comme un homme de paix et n’hésite pas, pour en convaincre, à rappeler son histoire personnelle : avant d’être ministre, il était séminariste. Il étudiait le dogme catholique au sein de la communauté des frères franciscains. De quoi inculquer la patience et l’esprit de paix – la foi, peut-être aussi ! – nécessaires à ceux qui veulent résoudre les conflits les plus épineux.
Visibilité du Togo
Outre l’esprit de paix du ministre Dussey, le Togo y trouve aussi son intérêt, en se positionnant comme un acteur majeur au sein de la Cédéao et, plus globalement, sur le continent africain. Pour gagner en visibilité, en importance, et en légitimité. Le président togolais, Faure Gnassingbé, exerce son quatrième mandat, après avoir été réélu à plus de 70% des voix lors d’élections contestées, et après avoir succédé à son propre père, qui avait régné pendant 38 ans – jusqu’à sa mort – sur le Togo. Gnassingbé Eyadema était surnommé « le baobab », puissant et indéracinable. Si son fils, qui compte déjà presque 18 années au pouvoir et qui pourrait souhaiter ne pas s’arrêter là, gagne le surnom, la stature de « médiateur pour la paix », ce sera pour Faure Gnassingbé un incontestable succès. Et un atout, sur la scène internationale, dans la perspective éventuelle d’un cinquième mandat.
Sur ce point, on peut dire aujourd’hui que Faure Gnassingbé vient clairement de marquer de précieux points. Finalement, le seul véritable gagnant de cette bataille que se sont livrés le Mali et la Côté d’Ivoire est sans doute le Président togolais.
TGT
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