L’Auditorium de l’Institut Confucius de l’Université de Lomé (UL) a servi de cadre le 02 novembre 2023 à un colloque organisé par T.Productions autour d’un thème d’actualité « Croire ou ne pas croire ».
Les travaux de ce colloque ont tourné autour de deux panels afin de mieux comprendre l’importance de la foi dans la vie de tout être humain. Des religieux appelés à partager leurs points de vue, sont venus de différents congrégations religieuses notamment l’Eglise Catholique (représenté par le Père Chanel Affognon), méthodiste, de la confession musulmane représentée par ( l’Imam KARIMOU), de la croyance Vaudou, du Boudhisme (par Dr Raymond Barruet). Ils ont animé le premier panel du colloque sur le thème central, «Croire ou ne pas croire», un thème d’actualité qui a retenu l’attention de plusieurs invités ainsi que des étudiants de l’Université de Lomé.
Quant au second panel sur le thème « Points de vue historique, politique, laïc et personnel », il a été développé par les panélistes comme M Primus GUENOU, Dr Thomas MENSAH, Mr J.L DOMERGUE, Mr Bruno S.PENNANEACH , Prof Kpakpo AKUE –ADOTEVI et Prof Az AMEWOU.
Le débat a été très riche et pleins d’enseignements tant, les conférenciers ont su répondre aux attentes. Ce colloque intervient à un moment où la religion est source de conflits fratricides dans les sociétés humaines et où la mondialisation détruit les valeurs en bouleversant les codes culturels, la tradition, l’éthique etc. L’objectif poursuivi par les organisateurs du colloque, est de rassembler des Hommes et des Femmes autour d’un sujet fondamental à un moment où la religion est source de conflits fratricides, de rancœurs et de guerres un peu partout dans le monde. Ce colloque est aussi une occasion pour aborder d’autres sujets tels que la laïcité, l’importance de l’éducation dans la recherche de l’amélioration de la société, le rôle des décideurs dans la cité etc.
Autour de cette thématique, les étudiants ont pu s’informer afin de mieux se former pour l’amélioration de leur propre vie, celle de leurs proches et surtout pour leur avenir. Il s’agit ici à travers ce thème central, de permettre aux participants de faire leur choix librement, de s’exprimer et d’échanger. Croire en Dieu, en un Dieu de leur choix ou ne pas croire du tout. Croire en eux, croire au Progrès, croire aux valeurs
Parmi les conférenciers, le Père Chanel Affognon à travers son développement a retenu les attentions.
Dans son intervention, il a donné le point de vue de l’Eglise, résumé en 3 points :- d’abord distinguer la croyance de la Foi parce que, la croyance peut embrasser tout ce qui donne une certaine solidité et qui peut permettre à un être humain et aux sociétés d’avoir une formation de conviction, alors que la Foi a une dimension personnelle d’adhésion et se vit dans une communauté et qui partage les mêmes doctrines en vue d’une éthique qui accompagne toujours cette doctrine ;- montrer que, l’église Catholique invite tout homme à croire en Jésus Christ (J.C) comme Sauveur, adorer le Père par le Fils dans la puissance de l’Esprit Saint, mais l’église ne l’impose jamais et le Concile Vatican 2 a fait une déclaration sur la liberté religieuse qui affirme clairement que, personne, aucune institution ne peut obliger un être humain créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, d’être contraint à vivre selon tel ou telle autre religion.
Le Père Affognon Charnel tout en saluant la tenue de ce colloque, apprécie la démarche des organisateurs qui ont voulu donner la parole aux religions en générale. Parmi les religieux, il y a ceux qui croient à l’existence de Dieu et d’autres traditions comme le Boudhisme qui n’est pas nécessairement en train d’aller vers dans ce sens . « C’est déjà très positif qu’on puisse donner la parole à cette diversité d’intervenants », s’est réjoui le représentant de l’Eglise Catholique.
Le constat dira le Père Charnel est que, «il y a différents chemins mais au fond , pour la plupart des religions, il y a Dieu, il y a l’homme. Et tout ce qui permet aux hommes de bien vivre, d’aller vers le bonheur, de faire le bien, l’ensemble des intervenants sont revenus là-dessus ».
« Là où les divergences commencent, c’est au niveau doctrinale et c’est normal parce que, ce matin, on n’est pas resté simplement dans la croyance. Comme des religieux, on est allé aussi vers la Foi, mais nous pensons qu’il ne faut pas confondre les deux, parce que la Foi exige toujours une démarche personnelle d’adhésion et à partir d’une communauté qui partage la même Foi », éclaire l’homme de Dieu.
Donnant son avis, le Père Charnel est clair : « A mon avis, il faut croire non pas parce que on va y gagner de l’argent ou ceci ou cela, il faut croire parce que, dans notre tradition spirituelle Catholique, nous sommes créés à l’image et à la ressemblance de Dieu et c’est Dieu qui nous permet d’être dans l’existence et à la fin de notre parcours, nous retournons encore à Dieu, donc croire est indispensable pour tout humain. Mais croire entendu comme Foi, devient un choix parce que, même le scientifique qui élabore des hypothèses, c’est parce qu’il croit et ce n’est qu’après qu’il va parvenir à une certaine vérité. La croyance est au cœur de toute existence. Nous sommes ici parce que, nous croyons que, nous serons vivants jusqu’aux heures qui vont venir, c’est une croyance aussi et l’homme ne peut vivre sans tous ses croyances qui constituent sa culture, son milieu de vie. Mais la Foi est plutôt un choix personnel et on peut choisir de ne pas exercer la Foi », a indiqué le Père Affognon Chanel.
Le choix d’être ici
L’autre conférencier, Théodore Dovi Akué ne donne pas un avis contraire. Mais, sa préoccupation, ce sont les jeunes particulièrement les étudiants. Sa crainte, c’est que, les jeunes s’ils n’ont rien à transmettre aux autres, l’avenir devient un tout petit peu difficile. C’est pourquoi, il explique le choix d’être ici et la raison, c’est d’être plus proche des étudiants et profiter à travers ce colloque, leur faire comprendre que, l’autre en réalité, c’est nous-mêmes et que, peu importe sa position, sa croyance, il reste un ami, un frère, quelqu’un doit aimer et c’est cette force d’aimer qui nous permet d’espérer, explique-t-il.
Il a dans cette dynamique, invité les étudiants à croire en eux-mêmes, à croire au progrès et à croire à l’humanité et à ne pas se sous- estimer. Et de préciser que, « Croire ou ne pas croire », est une vraie problématique. «En croyant d’abord en soi-même, c’est d’abord une force », dit-il. Lors de leurs interventions, des panélistes l’ont dit : nous croyons en Dieu, d’autres ont dit on croit en des dieux. «Je crois que le fait de croire, est une affaire intime, c’est une conviction qui ne regarde que soi-même et personne ne peut critiquer l’autre pour ce qu’il croit. Nous sommes sûrs d’une chose, c’est que, tout ceux qui ont parlé, finalement, ont compris que, c’est à travers l’union que nous pouvons aller plus loin. C’est quand nous arriverons à nous comprendre que nous pouvons nous aimer et avant cela, il faut arriver à se connaître soi-même pour pouvoir s’aimer et aimer les autres
Ma position est claire : il faut avoir cette humilité pour pouvoir aller plus loin
« Je crois que chacun, chaque étudiant a cette capacité d’aller plus loin, c’est-à-dire de transmettre demain ce qu’il aura appris dans ce temple d’excellence mais surtout d’améliorer les relations sociales pour que les conflits, les rancœurs, les haines qui peuvent arriver sur la base de la Foi, de la religion cessent et que nous puissions continuer main dans la main pour le bonheur du pays, de la société, le bonheur de l’humanité », a souligné M Théodore Dovi Akué.
TGT
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